La langue amazighe «est une langue nationale» Un débat responsable, critique et avec un souci de faire de l'Algérie une terre de paix, de stabilité et de pleine démocratie. Le ministre d'Etat, directeur du cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, a reçu, hier à Alger, Abdelmadjid Sidi Saïd, en tant que personnalité nationale et secrétaire général de l'Union des travailleurs algériens (Ugta), dans le cadre des consultations pour la révision de la Constitution. Les deux hommes ont eu à débattre, trois heures durant. «Un débat responsable, critique et avec un savoir-faire! Savoir faire de l'Algérie une terre de paix et stable», indique une source proche de la centrale syndicale. M.Sidi Saïd n'est pas reparti les mains vides. Il a remis et débattu de toute une série d'amendements et de propositions de l'Ugta au projet de la révision de la Constitution. Des propositions touchant particulièrement le volet social, économique et syndical. La proposition d'amendement la plus marquante, il faut dire que celle qui est liée directement au volet sociétal. La langue tamazight. Déjà que «tamazight est une langue nationale et que l'Etat oeuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national», l'Ugta, par la voix de son patron, Sidi Saïd plaide pour l'amendement de la 3 bis: «Tamazight est également nationale et officielle. Une loi organique qui définit le processus de mise en oeuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration». Toujours dans le volet sociétal, Sidi Saïd a abordé la question de la parité femme-homme. Dans ce contexte l'Ugta a plaidé pour la reformulation de l'article 31 bis, de sorte à ce que «l'Etat oeuvre à la concrétisation de la parité hommes-femmes, à garantir l'égalité des chances entre les hommes et les femmes quant à l'accès à toutes les responsabilités et dans tous les domaines et prendre les mesures nécessaires en vue d'éliminer toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme» Une consultation qui tombe à pic. Puisque l'Ugta, en plus de faire entendre ses propositions, ces dernières se veulent une réponse sur mesure aux dirigeants des partis islamistes passés la veille par le même salon pour commettre des propositions discriminatoires d'un autre âge. La rencontre du directeur du cabinet de la présidence de la République avec l'Ugta coincide avec celle des grands partis à l'image du FLN qui a été reçu jeudi dernier et du RND qui s'est rendu hier chez Ouyahia. Concernant le volet économique, le patron de l'Ugta a fait deux propositions concernant les article 8 et 71 bis. Pour l'article 8; l'Ugta plaide pour «la consécration et le renforcement de la préférence nationale économique, la grantie du droit de préemption, les modalités d'application de ces dispositions sont fixées par la loi» et aussi pour l'article 17 bis, en ce que «l'Etat possède obligatoirement dans le contexte des contrats de partenariat économiques une part d'au moins 51%. Les modes d'application de ces dispositions sont fixées par une loi». Pour ce qui est du volet social, les points abordés sont comme suit: «l'Etat garantit un salaire national minimum que l'Etat s'engage à la protection des enfants et veille à la promotion des jeunes» et enfin qu'il sera «institué un Conseil national économique et social qui sera chargé de donner des consultations sur toutes les questions à caractère économique et social». Enfin, pour ce qui est du monde syndical, il est proposé par l'Ugta à ce que «les organisations syndicales des employeurs et des travailleurs contribuent à la défense et à la promotion des droits moraux et des intérêts socioéconomiques des catégories qu'elles réprésentent. Les institutions de l'Etat oeuvrent à mettre à la disposition des organisations syndicales les plus représentatives au niveau national, les moyens nécessaires pour y parvenir».