«Quel que soit le verdict qui sera prononcé par la justice, je ne fléchirai jamais devant l'autoritarisme.» C'est aujourd'hui qu'aura lieu le procès du directeur du quotidien Le Matin. En effet, la comparution de Benchicou devant le juge d'instruction du tribunal d'El Harrach devait se tenir le 31 mai dernier. L'audience a été alors reportée à cause de l'absence de la partie civile, en l'occurrence le ministère des Finances. Contacté hier par téléphone, Mohamed Benchicou paraît plus que jamais déterminé. «Quel que soit le verdict qui sera prononcé par la justice, je ne fléchirai jamais devant l'autoritarisme et je ne cesserai de militer pour les libertés d'opinion, de pensée et d'expression. Je continuerai toujours à écrire et à poursuivre mon combat», nous a-t-il déclaré. Il a tenu par là même à rassurer la corporation ainsi que l'ensemble de la société. Tout en rappelant que ce procès n'est pas le premier et qu'il ne sera certainement pas le dernier. D'ailleurs «l'affaire du journaliste Hafnaoui Ghoul en est la preuve». «Nous voulons en finir avec cette spirale infernale dans laquelle a été plongée la justice algérienne», a-t-il ajouté. Son avocat, Me Miloud Brahimi a, de son côté, déclaré que «ce procès n'est qu'une opportunité pour ceux qui ont, et pendant longtemps, instrumentalisé la justice». Il a toutefois avoué que ce genre de procès «doit être appréhendé sereinement et ce, vu les carences qui caractérisent la justice algérienne». Pour rappel, l'affaire opposant le directeur du Matin au ministère des Finances est liée à une histoire de bons de caisse saisis à l'aéroport d'Alger dans les bagages de M.Benchicou qui rentrait de Paris, en août 2003. Le ministère des Finances a alors porté plainte contre lui pour «infraction régissant le contrôle des changes et les mouvements des capitaux» à la suite de la découverte de ces bons de caisse. En sus, il se trouve que Benchicou est toujours privé de liberté et son passeport demeure confisqué, chose qui ne lui permet pas de quitter le territoire national.