Voulant à tout prix associer l'opposition dans le chantier de la Constitution, le pouvoir multiplie, à travers ses réseaux, les appels à l'adresse de ses adversaires. Il ne perd pas espoir. Le pouvoir attend toujours que l'opposition se rétracte sur sa position et accepte son invitation. A une semaine de la clôture des consultations sur la révision de la Constitution, prévue le 8 juillet prochain, la commission de Ouyahia ne désespère pas. Elle se dit même disposée à prolonger ce défilé. Voulant à tout prix associer l'opposition dans le chantier de la Constitution, le pouvoir multiplie, à travers ses réseaux, les appels à l'adresse de ses adversaires. Le dernier son de cloche est parvenu du parti majoritaire du FLN. Son secrétaire général, Amar Saâdani, est venu à la rescousse de la commission Ouyahia. A l'issue de sa rencontre avec le directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, Saâdani a appelé les acteurs politiques, toutes tendances confondues, ainsi que les différentes personnalités nationales et les organisations de la société civile à prendre part aux consultations. Un message qui se veut comme un SOS envers l'opposition en la suppliant de participer au projet de révision de la Constitution qui se veut une «démarche consensuelle» comme le souhaite le président de la République. Son rival du RND, Abdelkader Bensalah, fait de cette affaire son cheval de bataille. M.Bensalah n'a jamais raté l'occasion de revenir sur ce sujet. Dans toutes ses sorties, le secrétaire général du RND a émis des appels pressants invitant l'opposition à revoir sa position. «L'opposition veut le changement. Qu'elle vienne provoquer ce changement, et c'est une chance pour elle et pour tout le pays», avait plaidé M.Bensalah lors de son intervention à la réunion du conseil national. Pour lui, exprimer des réserves sur la révision constitutionnelle dans cette conjoncture ne sert à rien. Il faut reconnaître que le boycott des partis de l'opposition a sérieusement inquiété le pouvoir. La participation du plus vieux parti de l'opposition, le FFS, a été un grand soulagement pour la commission M.Ouyahia qui a subi plus de 12 refus de la part des personnalités et des partis opposés à sa démarche. En contrepartie de sa participation, le pouvoir n'exclut pas la possibilité de prendre part à la conférence nationale que prépare le FFS. M.Ouyahia visait à travers sa déclaration séduire l'opposition qui est restée de marbre. Malgré cela, le pouvoir insiste et persiste dans ses sollicitations pour la participation de toutes les parties. Sachant qu'il s'agit d'un projet important qui nécessite l'aval de toutes les parties de la société, le pouvoir s'acharne et refuse de baisser les bras en multipliant ses gestes à l'adresse de ses adversaires. Le directeur de cabinet à la présidence, Ahmed Ouyahia, a lancé un appel pressant, lors de la conférence de presse qu'il a animée récemment. Se voulant persuasif, le directeur de cabinet a presque supplié l'opposition de rejoindre les consultations sur la révision de la Constitution. M.Ouyahia a même présenté quelques éclaircissements au sujet de l'opportunité de l'ouverture du dossier des consultations sur la révision constitutionnelle. Il a souligné le caractère «permanent» de la consultation en rendant hommage au président de la République, qui a lancé ce processus de consultations dans le sillage de celles organisées en 2011 par la commission Bensalah, et la rencontre de Abdelmalek Sellal avec nombre de partis en 2012. «De 2011 à 2014, les idées ont suffisamment mûri, et se sont développées», a-t-il affirmé. Contrairement aux précédentes révisions de 1989 et de 1996, qui se sont déroulées dans un contexte douloureux, la révision de la Constitution n'intervient pas dans un contexte de crise.