Avec la Coupe du monde, le Ramadhan et les congés c'est l'hibernation nationale au plan politique. L'été ne sera pas chaud en politique. L'activité promet d'être réduite sur le terrain. La fin des consultations sur la révision de la Constitution va plonger la scène politique dans le vide. Comme à l'accoutumée, les partis vont se mettre en «mode veille» jusqu'à la rentrée sociale. Avec le mois sacré du Ramadhan et le début de la saison estivale, les partis vont baisser rideau surtout après avoir transmis leurs propositions à la commission de Ouyahia. Le passage, récemment, des grosses pointures sur la scène politique, qui constituent la coalition, à la présidence de la République, traduit la fin de mission pour les partis. Le FLN, le RND, le PT et l'Ugta, TAJ, MPA se sont tous rendus chez Ouyahia avec des propositions sur la future loi fondamentale du pays. Pour eux, le plus gros a été fait. Or, ce n'est qu'un début. La révision de la Constitution doit faire l'objet d'un débat et d'échange d'idées entre les différentes parties de la société. C'est le moment ou jamais pour le faire. Il faut reconnaître que les formations politiques ne se sont pas impliquées réellement dans la promotion du débat sur la révision de la Constitution. Même celles de la coalition, connues pour être à la rescousse du pouvoir, n'ont pas déployé de gros efforts. Alors qu'il s'agit d'un projet qui concerne l'avenir politique de toute une nation, le débat sur la révision de la Constitution fait défaut. Les partis se sont contentés de consacrer une journée d'études au sujet, sans pour autant provoquer un vrai débat de société. Avec la fin des consultations sur la révision de la Constitution, le débat sera presque absent sur cette question fondamentale. Les partis ne comptent pas faire de cette question leur cheval de bataille. La plupart vont déserter la scène pour se mettre au frais. C'est le cas du parti majoritaire. Ni rencontre ni aucune activité n'est prévue durant ce mois sacré du Ramadhan au FLN. «Comme nous venons juste de tenir le comité central, nous n'avons rien prévu durant ce mois de Ramadhan», affirme Rachid Assas, membre du bureau politique du FLN. Notre interlocuteur a fait savoir que la direction du parti a reporté l'installation de la commission chargée de la préparation du 10e congrès, après le Ramadhan. «Nous allons procéder à l'installation des commissions mixtes au niveau de la base», a-t-il souligné. Concernant l'université d'été, M.Assas affirme que le FLN préfère parler d'université partisane qui aura lieu en septembre prochain. Même les contestataires de Saâdani préfèrent observer une pause durant ce mois sacrée. L'ancien coordinateur du bureau politique et son allié, Abdelaziz Belkhadem, promettent de revenir à la charge après le Ramadhan. Malgré leurs échecs, les contestataires aspirent toujours convoquer une session du comité central pour élire un secrétaire général. Ceci dit, le mois sacré sera sans tracas au FLN. Le secrétaire général aura la paix pour quelques semaines. Le RND ne compte pas faire mieux. «Des rencontres sont prévues au niveau local pour vulgariser les propositions faites par le parti sur la révision de la Constitution», selon sa porte-parole, Nouria Djaâffar. Le Parti des travailleurs est le seul à faire l'exception. «Nous allons tenir l'université d'été durant ce mois du Ramadhan», a précisé le porte-parole du parti.