seuls certains pays ont peur de cette option. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a annoncé, hier, lors d'une conférence de presse animée au forum d'El Moudjahid, le niveau de production effectif de l'Algérie et fait une lecture de la situation du marché pétrolier international. Ainsi, le ministre déclare que l'Algérie produit actuellement 1,3 million de barils par jour. Cette évolution a généré pour Sonatrach, une recette de 14 milliards de dollars sur les 5 premiers mois de l'année en cours. Ce rythme soutenu a fait dire à Khelil que le taux de croissance dans le secteur, pourrait atteindre les 7 % pour 2004. Dans le même contexte, le ministre souligne que l'Algérie a proposé, lors de la Conférence de Beyrouth, de supprimer la contrainte des quotas pour une certaine période afin de connaître la capacité de production de chaque pays membre. «Seuls les pays qui n'arrivent pas à produire leur quota, ont peur de cette option» précise Khelil en ajoutant que le système actuel adopté par l'Opep ne permet pas de savoir les capacités de production des uns et des autres. Abordant l'évolution du marché pétrolier mondial, le ministre qualifie la situation actuelle de «très tendue». Ainsi, il relève quelques paramètres qui corroborent ce constat, dont, notamment, la bonne santé de l'économie mondiale et le taux important enregistré par la croissance mondiale. Pour expliquer la fièvre des cours du pétrole, Khelil pointe un doigt accusateur en direction du marché spéculatif qui joue sur l'incertitude du marché pour augmenter les prix. Ce facteur est, ajoute-t-il, soutenu par la forte demande de la Chine, un grand consommateur de pétrole et de fer. Sur le même volet, le conférencier souligne que la capacité de raffinage aux Etats-Unis n'a pas changé depuis 20 ans. Toujours en guise d'explication, le ministre rappelle les situations tendues en Irak et la grève des pétroliers au Nigeria. Le ministre a tout de même fait remarquer que l'Opep, seule, ne peut maîtriser les cours du marché mondial. Et pour preuve, 60 % de la demande mondiale est couverte par les producteurs non-Opep. En guise de solution, l'orateur propose aux banques centrales américaines de mettre en place des mécanismes financiers pour faire face aux spéculateurs du marché pétrolier. En tout cas, sans la solidarité de tous les acteurs du marché mondial, les risques d'une véritable crise pétrolière sont imminents. Selon Khelil, la demande sur le marché mondial sera importante pour préparer les stocks de l'hiver. «Si la demande mondiale augmente davantage, la capacité de l'Opep ne suffira plus» avertit Khelil en déclarant que la rencontre du 21 juillet prochain sera décisive pour prendre les mesures adéquates. Khelil rappelle par ailleurs, pour expliquer les conséquences des fluctuations des prix du brut que les crises de 1986 et 1998 ont bloqué les projets de l'aéroport et du métro d'Alger. Concernant le programme du gouvernement qui prévoit de «parachever les dispositifs législatifs pour attirer l'investissement privé dans le secteur des hydrocarbures», le ministre souligne que le contenu des textes en question «dépend de ce que veut le gouvernement». D'après lui, plusieurs volets sont traités dans ce dispositif, telles l'énergie nouvelle, l'énergie renouvelable et l'énergie solaire