On pensait avoir tout vu en matière d'AG, celle du Chabab n'avait pas encore eu lieu. Dans le cycle tourmenté des assemblées générales des clubs, le CR Belouizdad a certainement franchi un nouveau palier, celui de l'absurdité. On a vu des AG tumultueuses, houleuses, parfois hilarantes mais celle du CRB en cette année 2004 aura dépassé toutes les autres par une singularité où l'étonnant a côtoyé le ridicule. Que cela vienne d'un club d'une division inférieure, on aurait accepté mais lorsque cela touche l'un des clubs les plus huppés du pays, l'un de ceux qui a le palmarès le plus étoffé, il y a de quoi désespérer. Il faut en effet, se demander quelle mouche a donc piqué le président du club pour qu'il organise cette AG ordinaire sur le ciment d'un terrain de handball, en plein air et sous les dards d'un soleil accablant? Mais il n'y avait pas que cela. En effet, l'organisateur est allé jusqu' à prévoir des banderoles vantant ses mérites le tout au son d'une musique distillée par une sono louée pour la circonstance. N'allez pas plus loin pour imaginer le décor. Oui, on se serait cru lors du meeting électoral d'un quelconque responsable local. Voilà donc où en est arrivé le grand CRB, celui qui faisait, il n'y a pas si longtemps, la gloire du football algérien. Ce CRB-là, qui aspire à verser dans le professionnalisme a été amené à user d'artifices que n'aurait même pas osé mettre à son profit le plus petit de nos clubs. Dans cette affaire, s'il est un grand responsable à stigmatiser, c'est bien la DJS. Il paraît qu'un de nos confrères a voulu savoir, 24 heures avant la tenue de cette AG ordinaire, si la réglementation avait été respectée pour sa convocation. La réponse du responsable de la DJS est édifiante sur le degré du laisser-aller qui règne dans cette structure. «Pourquoi voulez-vous savoir si cette AG a été convoquée dans les normes réglementaires? Le plus important pour vous est qu'elle se tienne», aurait répondu le représentant de la DJS à notre confrère. Cette DJS-là, qui avait accepté l'intronisation de l'actuel président du CRB en 2000 selon une AG élective, organisée sur le tas, sans que l'AG bilan de son prédécesseur n'ait jamais été tenue, continue à nager dans le délire de l'à-peu-près. Il est vrai que les deux agents qu'elle a délégués lors de la pseudo AG du CRB, lundi après-midi, ont vite fait de quitter les lieux lorsqu'ils se sont aperçus qu'on les avait invités à une parodie d'assemblée. Mais allez savoir si dans les méandres de l'administration on ne finira pas par entériner cette AG. Une AG qui aurait dû être celle de 2000, c'est-à-dire celle qui avait porté à la présidence l'actuel responsable du Chabab. Il semblerait que ce dernier aurait, la veille de la réunion, déposé au cercle du club les invitations des membres de l'AG. Seul un nombre restreint les aurait retirées. Et il semblerait aussi que le jour de l'assemblée, seuls les fans de l'actuel détenteur du poste de président étaient présents sur le fameux terrain de handball. Un scénario bien ficelé pour un plébiscite sur mesure. Pourtant, l'intéressé reconnaîtra de la présentation du bilan moral qu'il y a eu échec sportif. Mais il en fera retomber la responsabilité sur les joueurs qui auraient répondu aux sirènes d'une prétendue opposition pour mettre à bas le club. Il reste à la DJS à se mettre au niveau d'une administration respectueuse des textes et des lois de ce pays. Il lui faut peser le pour et le contre pour dire si oui ou non tout s'est fait normalement au CRB. La DJS se doit de reconquérir ses lettres de noblesse en s'ingéniant à être la garante du respect de la réglementation en vigueur.