La politique suivie par l'Ugta commence à s'effriter et ce, avec les revendications sociales des plus légitimes. Peut-on avancer l'idée que l'Ugta est endécomposition ? Après les réformes entreprises par le pouvoir, l'évidence s'impose d'elle-même. Plusieurs syndicats corporatistes ont vu le jour et réclament leurs droits. C'est ainsi que l'Union se retrouve devant un dilemme. Ce dernier demande une réflexion des plus approfondies et détermine la voie à suivre. Il est évident cependant, que l'Union des travailleurs cherche à sortir de l'ornière dans laquelle elle s'est engouffrée. Pour cela, son secrétaire général a agi d'une manière des plus «éloquentes» pour mettre au diapason les revendications ouvrières de la base avec la politique tracée par le gouvernement. Ici, il est juste de préciser que Sidi Saïd a, à maintes reprises, rencontré le chef du gouvernement pour «arracher» le maximum pour le bien-être de la famille ouvrière. Au-delà de cette revendication fort légitime, il n'en demeure pas moins que la création et la constitution de syndicats corporatistes ont eu un effet négatif sur la Centrale syndicale. Celle-ci assiste de loin à sa désintégration sans pour autant arriver à ressouder ses rangs. Longtemps mise à l'index à cause de sa position conciliatrice et surtout pour avoir soutenu les projets et les décisions gouvernementales, l'Ugta est confrontée aujourd'hui, à ces oppositions ouvrières. Le Cnapest, le Snapap, le CLA...sont autant de corporations qui «défient» l'Ugta dans la démarche revendicative. Ces syndicats sont aujourd'hui, sur le terrain de luttes pour revendiquer leurs droits. Mais, ces derniers se situent au plan, simplement salarial. Arrivons-nous à une lutte ouvrière entre ces nouveaux syndicats et le pouvoir? Ce dernier tente tant bien que mal de répondre aux sollicitations et aux exigences. Et, au fil des jours, la reconnaissance du bien-fondé des revendications est prouvé et s'articule autour des exigences des travailleurs. Peut-être avec la tournure affichée par le pouvoir dans la conduite de cette «maison» qu'est l'Algérie, la floraison de corporations syndicales symbolise toute cette lecture démocratique faite aujourd'hui. Ainsi, tous les syndicats «autonomes» n'admettent pas la soumission et activent dans la sphère de «la fonction publique». L'Ugta ne joue qu'un rôle de figurant. Du côté de la Centrale, on essaie de temporiser pour trouver une fin «heureuse» à cette remise en cause de la ligne suivie, et ce, afin de permettre une «longue longévité» à l'Ugta. Finalement, les syndicats autonomes qui se sont constitués ne sont que le reflet des contradictions qui minent la Centrale Ugta. Aujourd'hui, plus que par le passé, la revendication de la base n'est pas à ignorer, et, les syndicats autonomes sont là, pour remettre en cause toute la politique tracée par l'Ugta.