La voie tracée et l'idéal visé par cet homme resteront une page blanche que ses fidèles, au rythme des événements, tentent d'écrire et de réaliser. Le Mouvement pour la société et la paix (MSP) organise, demain après-midi à la salle Harcha, un grand meeting populaire en hommage au défunt président du MSP, Mahfoud Nahnah, à l'occasion du premier anniversaire de sa mort tragique. Néanmoins, les organisateurs semblent ne pas faire dans la dentelle du fait que sous le patronage du Président de la République, un colloque international est prévu à l'hôtel Riadh El-Feth pour les journées du 23 et 24 juin avec pour thème «La réconciliation nationale, une vision stratégique». «Un concept qui s'est imposé lui-même, et cela dans tous les domaines, aussi bien en Algérie qu'au niveau régional et international» défendent les organisateurs, membres de l'Alliance présidentielle initiée par le MSP, le RND et le FLN. Par ailleurs, le MSP compte mettre à profit ce colloque pour revendiquer la paternité du concept défendu par le défunt Cheikh Nahnah. Une manière de se disculper de l'étiquette de parti entriste et d'appareil de deals. Pourtant le MSP a toujours tenu «la canne par le milieu» pour paraphraser le défunt Houari Boumediene. Un sport que le MSP a de tout temps affectionné pour avoir gardé les deux fers au feu, l'un dans l'opposition et l'autre dans le gouvernement. En effet, le MSP s'est toujours distingué par ses discours contradictoires. En outre, le MSP, faut-il le rappeler, avait tenu un sévère réquisitoire contre de chef de l'Etat en signant des communiqués dénonciateurs des «agissements du président-candidat» en compagnie du groupe des «onze». Il est vrai qu'à l'époque, le sort de la présidentielle n'était pas encore scellé. Mais juste avant la date du scrutin, le MSP a effectué un virage de 180° en s'alliant à l'Alliance présidentielle pour soutenir le président de la République d'un second mandat. Cependant et pour rester fidèle à sa politique d'entriste, le MSP, par la voix de son actuel président vient d'annoncer que «l'Alliance présidentielle» est une société par actions. «Au MSP, nous percevons l'alliance comme une société par actions. Les taux d'intérêts dépendront du capital engagé par chacun des actionnaires» a-t-il souligné (voir l'article de Achira Mammeri). En filigrane, Bouguerra Soltani laisse croire que le MSP est prêt à tout moment à claquer la porte d'autant que plusieurs dossiers, source de divergences, sont remis sur le tapis. En effet, Bouguerra Soltani ne compte nullement retirer sa proposition relative à la levée de l'état d'urgence, déposée depuis plus de quatorze mois sur le bureau de l'APN. Bien au contraire, il exige du chef du gouvernement et de son ministre de l'Intérieur des preuves, détails et chiffres à l'appui, que la levée de l'état d'urgence constitue un danger ou une catastrophe pour le pays. Cette énième sortie ne surprend nullement les observateurs de la scène politique nationale, habitués à ces revirements et aux retournements de veste. D'ailleurs, le général à la retraite, Rachid Benyellès, avait bien déclaré que «ces gens du MSP ont des gènes de trahison dans le sang».