L'investissement direct français en Algérie n'a pas encore atteint le niveau des relations politiques. Après Rabat, il y a quelques mois, et le Caire hier, le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, se rendra en visite officielle à Alger le 13 juillet prochain, a annoncé le porte-parole du Quai d'Orsay, Hervé Ladsous. M.Barnier effectue son premier déplacement à Alger depuis son accession à la tête de la diplomatie française répondant à une invitation de son homologue algérien, Abdelaziz Belkhadem, selon des sources diplomatiques. La visite permettra notamment de faire le point sur la relance de la coopération entre les deux pays, indique la même source. Longtemps marquées par une douloureuse incompréhension et des années de tension, les relations algéro-françaises ont pris un nouvel essor. Un véritable ballet diplomatique se déroule entre Alger et Paris depuis juin 2000. Après le président Chirac, le ministre français des Finances, Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, on a annonce également la visite au cours de la «deuxième quinzaine du mois de juillet», du ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie. Ces déplacements font suite aux deux visites effectuées à Alger par le président français en mars 2003 et en avril dernier. Jacques Chirac a été le premier chef d'Etat à se rendre en Algérie, le 15 avril, pour féliciter son homologue M.Bouteflika, quelques jours après sa réélection à la tête de l'Etat. Les visites ministérielles «doivent être multipliées dans les deux sens et la relance de notre coopération culturelle, scientifique et technique doit être consolidée et ouverte à de nouveaux domaines» a déclaré M.Chirac. Du côté algérien, M.Bouteflika s'est rendu cinq fois en France en 2003. Durant la même année, les deux présidents ont signé, le 2 mars, la «Déclaration d'Alger», qui fixe le cadre concret de la refondation des relations entre l'Algérie et la France à la manière du «Traité de l'Elysée» franco-allemand de1963. Dans ce texte, Alger et Paris s'engagent à renforcer leur coopération politique, économique, culturelle et scientifique, tout en facilitant la venue des Algériens en France et des Français en Algérie. Deux faits concrets sont à retenir dans ce ballet diplomatique : la reconversion de la dette algérienne en contrats qui peuvent être des concessions ou des contrats de longue durée, et un contrat qui concerne l'équipement des transports ferroviaires. Signé entre Alstom et les autorités algériennes, le contrat s'élève à 88 millions d'euros. Il concerne l'équipement d'ici à la fin de 2007, de trois lignes ferroviaires dans la banlieue d'Alger. Il confie à un consortium d'entreprises mené par Alstom l'électrification de 300 km de voies sur les lignes Alger-Thénia, Oued Smar-Gué de Constantine et El Harrach-El Affroun.