Pas un jour où on n'enregistre pas de saisie de drogue en provenance du Maroc Le souverain alaouite bénéficie encore de la bienveillance de ses protecteurs occidentaux, les Etats-Unis et la France, ses principaux soutiens dans le conflit du Sahara occidental, le baron déchu d'Amérique centrale a, quant à lui, terminé dans les poubelles de l'Histoire. Le Maroc tient en Mohammed VI son Noriega. Sauf qu'à côté de l'héritier de Hassan II, l'ex-chef des forces armées du Panama qui a dirigé de main de maître son pays entre 1984 et 1990 sans avoir jamais été élu, tout en s'adonnant au trafic de drogue, fait figure d'enfant de choeur. Ils ont tout de même des caractéristiques à partager. Les deux hommes ont eu la bénédiction de leurs parrains et ont fricoté avec leurs services. Si le souverain alaouite bénéficie encore pour le moment de la bienveillance de ses protecteurs occidentaux, les Etats-Unis et la France, ses principaux soutiens dans le conflit du Sahara occidental, le baron déchu d'Amérique centrale a terminé, quant à lui, dans les poubelles de l'Histoire. Un sort «minable» qui guette le monarque alaouite. Les propos de Salaheddine Mezouar élevé au rang de chef de la diplomatie marocaine donnent une idée de la dépravation qui touche les responsables marocains à commencer par le premier d'entre eux, leur roi, qui a fini par se tailler un statut digne des plus grands trafiquants de drogue que la terre n'ait jamais porté. Le monarque alaouite est à la tête d'un royaume qui réserve plus de 70.000 hectares de ses terres à la culture du cannabis sans compter les lopins de terre isolés des massifs montagneux qui ne sont pas recensés. Une rampe de lancement d'où partent ces narco bombes en direction de l'Algérie. Mohammed VI en a fait sa cible privilégiée. Une véritable guerre qu'a décidé de nous livrer le Maroc qui inonde quasi quotidiennement le territoire national de kif par quintaux. Une arme fatale utilisée pendant la guerre du Vietnam qui a fait des ravages au sein des jeunes GI à travers la consommation d'héroïne et de marijuana (selon certaines statistiques, 80% d'entre eux en sont devenus accros) et qui a fini par se transformer en marché juteux sur lequel la CIA a eu la mainmise pour expédier, par la suite, d'énormes quantités en provenance de cette région vers les Etats-Unis et l'Europe avec l'aide de différents éléments du crime organisé dont Manuel Noriega qui sera, jusqu'en 1987, sa marionnette. Agent double de la Central Intelligence Agency et des services cubains, il sera même fait commandeur de la Légion d'honneur le 22 janvier 1987 par l'ex-président français François Mitterrand alors qu'il était le principal relais de la cocaïne colombienne. «La saga au Panama du général Manuel Antonio Noriega représente l'un des échecs les plus graves de la politique étrangère des Etats-Unis... Il est clair que chaque agence gouvernementale américaine qui avait une relation avec Noriega a fermé les yeux à sa corruption et au trafic de drogue, alors même qu'il était en train de devenir un acteur-clé au nom du cartel de Medellin (dont un des membres était le notoire Pablo Escobar)», avait conclu dans un rapport le sous-comité du Sénat américain sur le terrorisme, les stupéfiants et les opérations internationales. L'histoire balbutie de nouveau. Les Etats-Unis ainsi que la France ferment les yeux sur le plus gros trafic de drogue à l'échelle planétaire orchestré par le Royaume marocain alors qu'il a été épinglé de façon magistrale par l'Office des Nations unies pour la drogue et le crime. Et paradoxalement, par les Américains. Le Maroc demeure le «principal producteur et fournisseur mondial de haschich (résine de cannabis), dont la production est destinée principalement aux marchés européen et africain», indiquait le Rapport mondial 2013 sur les drogues présenté par le directeur de l'Onudc, Youri Fedotov, le 28 juin devant la Commission des stupéfiants de l'ONU à l'occasion de la Journée internationale contre le trafic et l'abus de drogues. Le Maroc s'est forgé un statut de plaque tournante du trafic mondial de drogue. «La plupart des grandes expéditions de haschich marocain à destination de l'Europe sont transportées par bateaux à moteur et par d'autres petites embarcations...compte tenu de sa situation géographique et de ses infrastructures de transport, le Maroc sert de zone de transbordement pour la cocaïne en provenance d'Amérique latine qui est introduite clandestinement par l'Afrique de l'Ouest pour l'acheminer vers l'Europe», soulignait un rapport du département d'Etat américain, publié le 12 mars 2013. Mohammed VI continue malgré tout à shooter la planète sans que les Yankees ne s'en offusquent outre mesure alors que le tristement célèbre trafiquant panaméen avait été mis hors d'état de nuire sans coup férir. Une politique du deux poids, deux mesures que ne saurait expliquer uniquement le soutien exprimé au roi du Maroc par les Américains et les Français dans le dossier sahraoui. En attendant l'overdose, Mohammed VI fait planer la terre entière.