L'Iran et les grandes puissances ont annoncé vendredi la prolongation de leurs négociations pour parvenir à un accord définitif sur le programme nucléaire de Téhéran jusqu'au 24 novembre. Parallèlement, le secrétaire d'Etat John Kerry, qui a confirmé cette nouvelle date butoir, a indiqué que les Etats-Unis allaient débloquer 2,8 milliards de dollars d'avoirs iraniens gelés. En contrepartie, l'Iran devra convertir une partie de son uranium enrichi à 20% en combustible. L'Iran et les pays du 5+1 (Russie, Grande-Bretagne, Etats-Unis, France, Chine et Allemagne) ont dit leur détermination à parvenir à un accord définitif « le plus tôt possible », selon le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamad Javad Zarif et la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton dans un communiqué commun. D'après John Kerry, l'Iran a respecté les termes de l'accord intérimaire de novembre 2013. « Il est clair que nous avons accompli des progrès tangibles dans nos négociations, mais des différends substantiels demeurent dans certains domaines », a-t-il ajouté. Après une série de six rounds de négociations suite à l'accord intérimaire de Genève de novembre 2013, les deux parties semblent avoir rapproché leurs positions sur certains points, notamment sur le réacteur à eau lourde d'Arak, susceptible de fournir du plutonium pouvant entrer dans la composition de la bombe atomique, et sur une augmentation des inspections des sites nucléaires iraniens. Mais John Kerry a prévenu que des différends subsistaient notamment sur la question de savoir si l'Iran pouvait conserver la capacité à enrichir de l'uranium, qui sert à alimenter les centrales nucléaires pour la production d'électricité mais aussi -poussé à un niveau élevé- à la fabrication de l'arme atomique. « Cette question est d'une importance cruciale pour tout accord définitif », a-t-il dit. « Tourner le dos de façon prématurée aux efforts diplomatiques alors que des progrès significatifs ont été réalisés, ce serait nous priver nous-mêmes de la capacité à atteindre nos objectifs de manière pacifique », a-t-il encore jugé. C'est pour cette raison, que les parties se sont donné quatre mois supplémentaires, a-t-il dit.