70% des moyens de production et de transport de Sonelgaz sont importés. «J'ai le plaisir d'annoncer que les conditions d'alimentation en énergie cet été, se feront dans les meilleures conditions et qu'il n'y aura pas de délestage.» Ce sont là les propos M.Noureddine Bouterfa, président-directeur général de la Sonelgaz, tenus, hier, durant la conférence de presse consacrée au rapport d'activité 2003 du groupe. Le conférencier renvoie cette performance aux investissements importants engagés par le groupe durant l'année 2003. Le montant a atteint 62 milliards de dinars, ce qui représente 79% du chiffre d'affaires consolidé pour la même période. Deux grands projets ont marqué le bilan de Sonelgaz. Il s'agit de la réalisation et la mise en service d'une ligne de haute tension de 400 kv reliant la région de Hassi Messaoud à Aïn El Beïda dans l'est du pays. «Cette réalisation a fortement soulagé les réseaux et permis de passer un hiver sans désagréments», souligne le conférencier. Par ailleurs, la centrale de la F'kerena (Oum El-Bouaghi) constitue l'ouvrage le plus important. Elle sera mise en service dès le mois d'octobre prochain et injectera sur le réseau 300 mw. «Puissance qui vient, souligne l'orateur, à point nommé pour répondre à la demande de l'hiver 2004.» La station de F'kerena sera utilisée comme moyen de secours en cas de besoin pour éviter les délestages à moyen terme, et ce, en attendant l'exploitation des centrales électriques d'Arzew, Skikda et l'ambitieux projet de Hadjret El Nas en 2007, qui seul produira 2000 mw. «Nous n'avons pas l'intention d'ouvrir le capital du groupe. Nous ne sentons pas le besoin de le faire, du moins pour le moment.» Le P-DG de Sonelgaz était hier catégorique. Le recours à cette mesure n'apportera aucun résultat bénéfique à la société. Le P-DG de Sonelgaz a annoncé que la relève sera bientôt redomiciliée à Sonelgaz après qu'on eut constaté l'échec de la sous-traitance. «Nous avons écouté notre clientèle. Désormais, l'agent qui viendra faire la relève chez nous sera le digne représentant de notre groupe.» M.Bouterfa classe cette décision dans le cadre des progrès à gagner en matière d'accueil et de système de gestion de la clientèle. Il faut signaler dans ce sens que depuis le recours de ce groupe à cette forme de sous-traitance, le nombre de réclamations aux guichets de Sonelgaz a augmenté d'une manière sensible. Sonelgaz renonce donc à cette expérience et reprend le contrôle de la relève (facturation, contrôle des compteurs). En abordant la question des créances, M.Nemmar, le représentant financier du groupe, a précisé qu'elle représente un montant de 23,2 milliards de dinars. Ces créances représentent les factures impayées des clients. Ces dernières comme le souligne l'orateur, pèsent lourdement sur la trésorerie. Les clients ordinaires sont les premiers débiteurs. Ils détiennent 39,6% de ces créances, suivis de l'administration avec 38,2% des créances. L'entreprise a pu récupérer en 2004, les créances des entreprises des eaux dont le remboursement pour un montant de 4,2 milliards de dinars s'est effectué par le biais du Trésor public. Sonelgaz a également récupéré 1,7 milliard de dinars sur les créances du client Ispat à Annaba. L'Algérien paie trois fois moins cher l'électricité, en comparant avec les pays voisins et l'Europe de l'Est, a souligné le P-DG de Sonelgaz, qui ajoute qu'une légère hausse des prix (+3%) a été enregistrée l'année 2003. «Une augmentation dérisoire vu la valeur des investissements engagées dans le secteur». Le prix de l'électricité sera-t-il revu à la hausse ? M. Bouterfa renvoie l'ascenseur aux autorités publiques : «Si les tarifs continuent à être régulés, si l'Etat garantit la distribution et le transport, s'il renforce l'investissement public, les prix connaîtront une stabilité pour les prochaines années». Dans le cas contraire, l'augmentation des prix n'est pas à écarter. Le conférencier ne va pas jusqu'a faire cette déclaration, mais donne un schéma illustratif sur le processus de production et de distribution. Dans ce sens, il affirme que près de 70% des moyens de production et de transport de Sonelgaz sont importés. Il y a aussi la participation «judicieuse» de Sonatrach, laquelle nous vend le gaz naturel à des prix dérisoires presque à 1/10e des prix internationaux. «L'Etat renonce à une part de sa rente, ou du moins il le redistribue aux citoyens», précise l'orateur. Précisant que la facture de gaz coûte la bagatelle de 9 milliards de dinars annuellement à Sonelgaz, «imaginez les conséquences sur le prix si l'Etat renonce à cette subvention». La Sonelgaz investit l'équivalent de 1 milliard de dinars par an (70 millions de dinars). 20% sont assurés par la participation des clients et de l'Etat. 40% sont retirés de son fonds propre, le reste représente les dettes du groupe auprès des banques. Ces dettes ont atteint 108 milliards de dinars, «une dette raisonnable», rassure M.Nemmar qui insiste, lui aussi, sur l'engagement de l'Etat.