Al Qaîda a irrémédiablement perdu l'Algérie. Avec l'élimination de Nabil Sahraoui, c'est l'un des plus importants maquis d'Al Qaîda qui prend un coup dur. En effet, après sa décapitation, le GSPC, seul relais de l'organisation d'Oussama Ben Laden en Algérie, a toutes les chances de ne pas se relever de ce revers, d'autant que ces derniers mois, il traverse une phase critique faite de démobilisations et de ruptures de chaînes de commandement qui ont conduit à la série de redditions que l'on enregistre depuis des semaines. Aussi, les tentatives, d'ailleurs vaines, d'Al Qaîda de se régénérer dans le sud et l'est du pays, sont-elles impossibles au vu de la grande déconfiture que connaît l'organisation de Nabil Sahraoui, notamment après l'élimination de beaucoup de ses membres au Tchad et les désertions largement constatées dans le Nord. L'on peut affirmer sans trop de risque de se tromper qu'Al Qaîda a irrémédiablement perdu l'Algérie. Après l'élimination d'Abdelaziz Mokrine en Arabie Saoudite, la mise hors d'état de nuire du chef national du GSPC constitue l'autre échec important de l'organisation d'Oussama Ben Laden. Il y a lieu de rappeler qu'au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, le redéploiement dans le sud de l'Algérie et dans les pays du Sahel était une option stratégique pour Al Qaîda. L'axe central de cette stratégie n'est autre que le GSPC qui n'a pas tardé à annoncer son allégeance à Al Qaîda. Les séjours dans les maquis de l'Est algérien d'importants responsables de l'organisation terroriste islamiste en témoignent, à l'image d'Imad Alouane, envoyé spécial de Ben Laden qui a séjourné dans les monts de l'Est et pris contact avec Hassane Hattab et Abderrezak El Para. La lutte acharnée contre le terrorisme et les initiatives politiques telle la concorde civile ont permis de déjouer le plan du trio Hattab-El Para-Ben Laden. L'arrivée de Sahraoui à la tête de l'organisation criminelle algérienne n'a rien changé à la donne. Pis, les stratèges du terrorisme international perdent tout espoir d'un éventuel redéploiement en Afrique, même si les attentats de Casablanca, au Maroc, témoignent de leur présence dans ce pays. Ils concentrent en fait l'essentiel de leur énergie en Irak et en Arabie Saoudite.