Les sanctions doivent concerner l'accès aux marchés financiers, les ventes d'armes, les technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et des biens à double usage militaire et civil. Les ambassadeurs des 28 pays membres de l'UE se sont réunis hier matin à Bruxelles pour adopter une série de sanctions économiques contre la Russie visant à contraindre le président Vladimir Poutine à cesser tout soutien aux entreprises de déstabilisation de l'Ukraine. L'objectif de ces sanctions a été confirmé lundi dernier par les dirigeants français, François Hollande, américain, Barack Obama, allemand Angela Merkel, britannique David Cameron et italien, Matteo Renzi: fermer la frontière russo-ukrainienne pour empêcher les fournitures d'armements aux séparatistes en Ukraine et les amener à négocier avec le pouvoir à Kiev. Les sanctions doivent concerner l'accès aux marchés financiers, les ventes d'armes, les technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et des biens à double usage militaire et civil. Les Européens veulent également frapper les hommes d'affaires proches du pouvoir. Ils doivent décider de geler les avoirs de quatre oligarques accusés de bénéficier de l'annexion de la Crimée ou de soutenir activement la déstabilisation dans l'est de l'Ukraine. Trois entités économiques, dont une banque, doivent également être sanctionnées. L'objectif est de bloquer les investissements dans certains secteurs en Crimée et à Sébastopol, notamment la construction, les transports, les télécommunications et l'énergie, a précisé une source européenne proche des négociations. «La réunion va durer», a indiqué une source proche des négociations. C'est la première fois que l'Union européenne s'attaque aux milieux d'affaires proches du pouvoir en Russie et c'est un signal très clair de sa détermination à réagir pour sanctionner les opérations de déstabilisation en Ukraine, a-t-on souligné. «Les dirigeants européens sont conscients des risques de représailles de la part du pouvoir en Russie, mais ils ont fait les arbitrages après un acte impardonnable et la manière dont il a été géré par le président Poutine», a assuré une autre source proche des négociations. «Poutine va essayer de diviser les Européens, et son action sera un test pour l'unité de l'UE», a-t-elle conclu. L'UE a durci sa position depuis le crash le 17 juillet d'un avion malaisien dans l'est de l'Ukraine, attribué à un tir de missile par les séparatistes russophones. Ce drame, qui a coûté la vie à 298 personnes dont près de 200 Néerlandais, a décidé les Européens à frapper l'économie russe, alors qu'ils étaient depuis des mois divisés à ce sujet.