Finalement, le Front des forces socialistes (FFS) prendra part aux consultations sur la révision de la Constitution. Convié par Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de la présidence de la République, dans le cadre des pourparlers sur la révision constitutionnelle, le FFS a décidé de répondre favorablement à l'invitation en annonçant, hier, via un communiqué, son intention d'y prendre part. "Dans un esprit de consensus et dans le cadre des contacts politiques engagés pour la reconstruction d'un consensus national, le FFS décide de répondre favorablement à cette invitation", lit-on dans le communiqué. Le parti justifie cette décision par le fait que cette rencontre est une opportunité pour lui "de donner son point de vue sur la situation politique et institutionnelle dans le pays", précisant, par ailleurs, que la rencontre avec Ahmed Ouyahia aura lieu, demain mardi 17 juin, à la Présidence. Le choix du FFS de prendre part à ces consultations n'est pas nouveau. Cette caution du FFS au projet de Bouteflika mené par Ahmed Ouyahia peut être perçue, d'abord, comme un soutien au projet présidentiel, donc au régime en place, et en même temps, comme une manière de prendre ses distances vis-à-vis des animateurs de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (CNLTD), avec lesquels il a pris part à la conférence de Zéralda sur la transition démocratique. Pour précision, les personnalités conviées et les partis ayant pris part à cette rencontre ont, dans leur écrasante majorité, rejeté l'offre d'Ouyahia. Néanmoins, le FFS a toujours appelé à un débat national auquel même les gens du pouvoir doivent être partie prenante. D'ailleurs, dans le cadre de la Conférence nationale qu'il compte organiser, plusieurs personnalités du pouvoir en place seront conviées. En revanche, il reste seulement à savoir quelles seront les propositions du vieux parti de l'opposition et dans quel objectif ira-t-il chez Ouyahia ? Cette décision du FFS de prendre part aux deux rendez-vous, celui de l'opposition et celui du pouvoir, est une suite logique, d'abord de sa position ambiguë par rapport à la dernière présidentielle, où le parti avait décidé de ne pas boycotter et, au même moment, de ne pas participer au scrutin. Une position pour le moins inexpliquée lorsque l'on sait la détermination du parti et son engagement dans l'opposition. Lors de l'intervention du premier secrétaire du parti aux débats de la CNLTD, Ahmed Betatache a rappelé que sa formation a appelé au dialogue depuis 1992, en reconnaissant que le régime a échoué. M. Betatache a indiqué que son parti reste disposé à écouter toutes les propositions, d'où qu'elles viennent. À noter que dans le cadre des consultations menées par Ahmed Ouyahia, les militants du Mouvement national pour la nature et le développement (MNND) ont été reçus à la présidence de la République. Ces militants dont Salah Tiza se sont opposés à la constitutionnalisation de la réconciliation nationale. Les mêmes responsables au sein de ce parti ont préconisé à Ouyahia d'inscrire tamazight en tant que langue officielle dans la prochaine loi fondamentale. "La langue amazighe, qui constitue le ciment historique, empirique, naturel et authentique pour la cohésion et l'unité nationale, est une langue nationale et officielle", est-il écrit dans le document remis au chef de cabinet de la présidence de la République. M M Nom Adresse email