La croissance démographique et la raréfaction des ressources hydriques, augurent une pénurie d'eau en devenir. La croissance démographique et les changements climatiques, et de ce fait l'accès à l'eau potable pour la population, constitue un défi majeur pour l'Algérie dans les décennies à venir. La nouvelle étude de l'Institut de prospection économique en Méditerranée (Ipemed) a relevé les vulnérabilités des potentialités hydriques pour l'Algérie. D'après l'étude l'Algérie est classée parmi les pays les plus exposés à un stress hydrique à long terme dans le pourtour méditerranéen. En effet, l'étude intitulée «L'accès à l'eau et l'assainissement en méditerranée, les finances innovantes: solutions ou illusion?» démontre que l'Algérie figure parmi les pays les plus exposés à un stress hydrique à l'horizon 2030. L'étude du think-tank euro-méditerranéen, souligne qu'à présent «la Libye, l'Algérie et la Tunisie sont considérées en situation de pénurie hydrique avec des ressources en dessous de 500 m3/hab/an». Cependant, globalement «l'Afrique du Nord ne recèle que 0.1% de ressources mondiales d'eau naturelle renouvelable et le Moyen-Orient 1.1%, mais avec une population de 280 millions d'habitants, soit près de 4% de la population mondiale, ce qui place la région en situation de stress hydrique structurel», note l'étude. Afin d'illustrer les difficultés à venir en matière de ressources hydriques des pays de la région, l'étude a fait état du constat selon lequel l'ensemble de la région héberge près de 60% de la population mondiale faiblement pourvue en eau, en d'autres termes, dotée de moins de 1000 m3/hab/an. L'Algérie est dans cet ensemble, un pays qui se caractérise par une appréciation affaiblie en ce qui concerne ses réserves hydriques mobilisables. A cet effet, il convient de rappeler que l'Algérie a une concentration pluviométrique au niveau des zones littorales, et que les précipitations sont faibles dans les Hauts-Plateaux, alors qu'elles sont nulles dans le Grand Sud, qui englobe 70% du territoire national. Depuis ces quinze dernières années, des efforts considérables sont menées dans le secteur, notamment le taux de raccordement qui a atteint 95%, ainsi que la réalisation de 40 barrages, tandis que le nombre de stations de dessalement d'eau de mer a été porté à neuf. Cette dynamique est appelée à être poursuivie, sachant que moins de 30% des eaux de surface disponibles sont mobilisables. Selon l'étude, à l'horizon 2050 «les bassins du Maroc, de l'Algérie, du Proche-Orient et du Sud de l'Espagne seraient les plus touchés, avec une diminution de plus de la moitié des ressources en eau, selon le scénario le plus pessimiste». Par ailleurs, concernant la croissance démographique qui accentue les pressions sur l'eau, l'étude table sur un chiffre qui dépassera les 360 millions d'habitants en 2030 pour les pays du sud et l'est de la Méditerranée, contre 280 millions actuellement. L'étude conclut que pour faire face à cette situation, une gouvernance plus efficace y compris financière est nécessaire, ainsi qu'une structure adaptée qui implique un engagement fort et urgent de toutes les parties prenantes de la région.