Islamistes et démocrates sont diamétralement opposés sur la question Les avis des formations politiques sur le week-end universel divergent. Pour certains d'entre eux, la question suscite une opposition farouche alimentée, de part et d'autre, par des considérations pas tout à fait économiques. C'est le cas justement, de la mouvance islamiste pour qui le changement du week-end n'a d'autre sens qu'une volonté implicite orchestrée par une «minorité», au nom d'une idéologie, afin de bousculer les moeurs. Une campagne qui a pour toile de fond l'atteinte aux constantes nationales, particulièrement visées à travers cette entreprise. Favorable à cette approche, le MRN, parti d'Abdallah Djabballah, accuse les instigateurs du retour au week-end universel de vouloir occulter les problèmes socioéconomiques du pays. M.Hakimi, un des responsables de ce parti, considère le sujet comme étant un simple détail et ne doit pas, poursuit-il, prendre des proportions politiques «comme c'est le cas actuellement». Le député d'El Islah, pour marquer «en grand» le refus de son parti, réfute les prétextes économiques régulièrement mis en avant par les partisans de l'universalité du week-end, arguant que l'Algérie, dans les années soixante-dix, tout en maintenant les jeudi vendredi comme fin de semaine, avait connu une prospérité économique et un équilibre social. Abondant dans une optique diamétralement opposée, le premier vice-président du RCD, Djamel Fardjallah, déplore qu'une minorité de pays, dont l'Algérie, s'entêtent à persister dans une voie en contradiction totale avec le contexte économique international : «A l'ère de la mondialisation où chaque pays essaie tant bien que mal de s'adapter aux nouveaux mécanismes, économiques notamment, notre pays fait montre d'absurdité». Le plaidoyer du RCD en faveur du week-end universel est dicté, selon celui-ci, par des données économiques évidentes. Or, l'Algérie, vit, ainsi, une réalité économique en flagrant décalage avec ce qui se passe dans les marchés internationaux. S'agissant des contours idéologiques voire religieux, dans plusieurs cas, que certaines parties tentent, bon gré mal gré, de greffer à cette question, M.Fardjallah réfute la manière dont est posé le problème et soutient qu'une forte majorité est acquise au retour de samedi et dimanche comme week-end : «Nous avons proposé, dans le programme électoral de Saïd Sadi [président du parti], de permettre aux citoyens de disposer de deux heures moyennement pour l'accomplissement de la prière du vendredi» a fait savoir notre interlocuteur comme pour battre en brèche les accusations de velléités antireligieuses que le parti aurait, implicitement, véhiculées. Le FFS, le parti d'Aït Ahmed, n'en pense pas moins. Selon son secrétaire national, Mustapha Bouhadef, il devient urgent, pour un pays qui aspire au marché libre, de mettre à jour ses propres mécanismes économiques avec ceux existant partout ailleurs. Il cite, pour l'exemple, le flux des capitaux, activité à laquelle toute entrave, quelle que soit sa nature, est inappropriée. Au contraire, pour pouvoir éviter au pays d'autres pertes économiques, comme c'est le cas chez nous, il est impératif de modifier le week-end en l'adaptant aux réalités économiques tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Le FLN se borne, quant à lui, à dire qu'il soutiendrait toute idée émanant du gouvernement à ce sujet.