La prévention et la sensibilisation permanentes restent le meilleur moyen pour permettre la réduction des accidents de la route. Classée à la 3e place en termes des accidents de la route à l'échelle mondiale, l'Algérie est appelée à changer sa politique de manière radicale afin d'endiguer le phénomène du terrorisme de la route. Aoudia Ahmed Zinedine, président de la Fédération nationale des auto-écoles, souligne que la mission des auto-écoles «c'est de former les conducteurs et non pas les éduquer ou suivre le comportement des chauffeurs», a indiqué, hier, M Aoudia, lors d'une conférence de presse au siège de l'Ugcaa à Alger-Centre. Le président de la Fédération des auto-écoles a, toutefois, reconnu la défaillance de certains formateurs et auto-écoles qui font dans le business, sans tenir compte de la qualité de la formation dispensée aux candidats. Le conférencier a souligné que «la délivrance des permis de conduire relève de la responsabilité des examinateurs» et non pas des auto-écoles qui se limitent à la formation des candidats. Au-delà des statistiques alarmantes qui enregistrent plus de 4000 morts par an, la politique nationale du transport a été remise en cause, à commencer par l'absence de la prise en charge de la violence routière dans le système éducatif, ainsi que l'absence de sensibilisation de manière flagrante par les médias lourds, notamment la Télévision nationale qui reste au-dessous des attentes du peuple, d'où le choix vers les chaînes étrangères. De son côté, Mohamed Lazouni, président de l'Association nationale pour la prévention routière, n'a pas manqué de revenir longuement sur l'importance de la prévention et de la sensibilisation sur les accidents de la route qui relève d'un ensemble de secteurs, à commencer par les médias, le secteur de l'Education nationale et du transport à longueur d'année. M.Lazouni qui a été clair dans son intervention n'a pas manqué de se référer à l'exemple des Allemands ou des Français qui ont mis en place des systèmes de formation de délivrance et du contrôle des permis de conduire. «A défaut de solution locale, nous n'avons qu'à prendre l'exemple des pays qui ont réussi dans leur politique afin de réduire les accidents de la route», selon M.Lazouni. L'absence du représentant du ministère des Transports à cette conférence est révélatrice de l'état d'esprit des responsables qui décident seuls, sans tenir compte de l'expérience et du savoir-faire des autres dans tous les domaines, d'où la dégradation de l'environnement du secteur du transport national. Malgré toute l'évolution qu'a connue le monde, le système politique du transport national n'a pas changé depuis 1962, a déploré Mohamed Lazouni qui a révélé que la suppression de son émission portant sur la prévention routière s'est faite sans que des explications soient données. Malgré son impact sur les conducteurs et l'opinion nationale, les responsables de l'Entv, qui l'ont supprimée, «n'ont rien apporté en revanche pour la prévention et la sensibilisation contre les accidents de la route en Algérie», a regretté M.Lazouni. L'introduction de l'éducation routière dans le système éducatif national, la rigueur et l'application des lois, restent parmi les meilleurs moyens qui peuvent avoir un impact positif sur les générations à venir, a-t-on indiqué. Les opérateurs dans le transport public sont les plus concernés par l'introduction d'une nouvelle culture et habitudes dans leurs entreprises par l'exigence du respect des lois en vigueur, à commencer par l'investissement dans la formation des chauffeurs et l'amélioration des conditions socioprofessionnelles afin d'éviter la fatigue et le surmenage qui sont souvent à l'origine de la défaillance des conducteurs de bus et autres poids lourds qui enregistrent un taux plus élevé en termes d'accidents et de morts sur la route. Par contre, malgré tout ce que l'on dit des accidents et de la politique routière, l'exemple vient souvent de ceux qui respectent le Code de la route en évitant la vitesse en tous lieux et à tout moment. «Qui va doucement, va sûrement», dit le dicton.