Le permis à points vient d'être adopté. Il sera mis en vigueur à partir de novembre prochain. Les pouvoirs publics placent tous leurs espoirs sur ce document pour mettre fin à l'hécatombe sur les routes. Le principe de fonctionnement du permis à points tel qu'expliqué dans le Journal officiel est la soustraction de points à chaque infraction constatée. Le conducteur dispose de 24 points et la soustraction se fait selon un barème fixé dans le Journal officiel. «Le détenteur du permis à points peut obtenir la reconstitution de la moitié de son capital de points s'il se soumet à une des formations spécifiques devant comprendre obligatoirement un programme de sensibilisation aux causes et aux conséquences des accidents de la route. Lorsqu'un conducteur a perdu la totalité de ses points, il est signalé au fichier national des infractions comme étant un chauffeur récidiviste», explique-t-on dans le même document. Sceptiques, des observateurs, dont M. Lazouni, président de l'Association de prévention routière, pensent que l'introduction du permis à points ne s'est pas faite de manière optimale. Ses arguments reposent sur le fait que les moyens nécessaires pour son application ne sont pas encore disponibles. Dans le décret, il est mentionné un fichier national des chauffards récidivistes et des centres d'amélioration, mais force est de constater que sur le terrain, ces structures n'existent même pas. Aussi, l'application du principe de soustraction de points risque de connaître le même sort que celui du retrait de permis en vigueur depuis quelques années. «Les mesures ont été appliquées à merveille les premiers jours, s'en est suivi alors un relâchement des deux côtés. Les textes ont la valeur de leur application et les meilleures mesures au monde ne sauront être efficaces si elles ne sont pas appliquées rigoureusement», tient à souligner le même observateur. «Il faut plutôt axer sur la sensibilisation dès le jeune âge, au lieu d'essayer des mesures qui ne serviront absolument à rien si le conducteur n'est pas conscient du danger qu'il court au volant. Ceci au lieu de l'inciter à courir derrière les points perdus et essayer ainsi par tous les moyens de les récupérer.» M. Lazouni plaide aussi pour le durcissement des critères d'obtention de l'autorisation d'exercice pour les conducteurs de transport en commun en suggérant d'élever le niveau des chauffeurs et la qualité de la formation dans les auto écoles. L'Algérie a enregistré 21 520 accidents en 2011 qui ont engendré 3286 morts et 38 903 blessés. Une hausse de 31,68% du nombre d'accidents a été enregistrée. L'homme est responsable dans plus de 80% des accidents enregistrés suivent ensuite l'état des routes et celui des véhicules.