La suppression de l'article 87 bis du Code du travail provoque moult réactions. Lors d'une conférence de presse, organisée hier à Alger par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (l'Ugcaa), des membres du patronat, des députés et des économistes ont mis en garde les risques de l'inflation suite à la décision d'abrogation future de l'article 87 bis de la loi sur les relations de travail. «L'inflation en Algérie qui oscille entre 3% et 4% par an risque d'augmenter dans les années à venir suite à la décision d'abrogation de l'article 87 bis», a souligné le chercheur en économie, M'hamed Hamidouche en s'interrogant sur les conséquences de la suppression de l'article 87 bis. Il a expliqué qu'auparavant la désignation du Snmg était conditionnée par certaines contraintes dans les années 1990 et en 2014 il y a nécessité d'effectuer des changements. «Actuellement, il n'y a pas d'étude ni de notes de conjonctures trimestrielles ou autres afin de prendre des décisions rationnelles en économie pour connaître les différents modèles en présence et étudier l'impact de chacun d'entre eux», a encore indiqué M.Hamidouche. De son côté, le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), Habib Yousfi a souligné que «la réunion tripartite (gouvernemenet-Centrale syndicale-patronat), prévue le 15 septembre prochain, abordera les mesures d'application de la suppression de l'article 87 bis du Code du travail». Dans le même sens, l'abrogation de l'article, longtemps réclamée par les syndicats, a été introduite dans le projet de loi de finances 2015 et adoptée en Conseil des ministres. «L'article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail stipule que le Salaire minimum national garanti (Smng) doit comprendre le salaire de base, les primes et les indemnités, quelle que soit leur nature, à l'exception des indemnités versées pour payer les dépenses assumées par le travailleur», a expliqué le président de la Cgea, en précisant, entre autres, qu'il est inévitable d'augmenter les salaires en insistant sur la nécessité d'augmenter la production. Malgré ces indications, M.Yousfi a souligné qu'il a une appréciation différente des économistes à propos de l'inflation puisque selon lui, il est inévitable d'augmenter les salaires car cela est inclus dans une stratégie de développement. Pour sa part, l'universitaire et député représentant de la communauté algérienne à l'étranger, Mohamed Hadouche, a estimé que «si l'on augmente les salaires sans augmenter la production et la productivité, on va s'orienter vers l'inflation». Par ailleurs, il est important de souligner que les intervenants ont mis l'accent sur l'après-suppression de l'article 87-bis, et notamment comment mettre en valeur les compétences des Algériens dans tous les domaines afin de faire de l'Algérie une puissance régionale. «Pour l'application de la loi qui modifie l'article 87 bis, il faut attendre la finalisation des décrets et de circulaires interministériels entre le ministère des Finances et celui en charge du Travail et de la sécurité sociale», a argumenté la même source.