Des otages français toujours détenus par les terroristes La prise d'otages, un acte criminel par excellence dont usent les groupes terroristes pour des avantages financiers. C'est devenu une véritable industrie internationale pour exercer une pression, notamment sur les pays occidentaux qui cèdent au chantage des terroristes pour libérer leurs ressortissants en échange d'importantes sommes d'argent. Le fait est pourtant criminalisé par l'ONU, suite à l'initiative de l'Algérie qui a souvent averti sur cette procédure qui encourage les réseaux terroristes à en faire un métier juteux pour alimenter leurs caisses et pour financer leurs activités, notamment quand il s'agit d'achat d'armes et de munitions. L'Algérie demeure l'un des rares pays qui refusent de s'incliner devant les malversations terroristes et emploient d'autres moyens de pression plus efficaces pour délivrer leurs otages. C'est ce qu'elle vient de réussir avec les deux derniers otages enlevés à Gao au Mali détenus depuis 2012. Sept employés du consulat algérien avaient, en effet, été kidnappés voilà deux ans à Gao. Après la libération de trois dans un premier temps, l'un des otages sera exécuté, alors qu'un autre décèdera suite à une maladie. L'Algérie qui n'avait jamais cessé d'animer des négociations, directes et indirectes a enfin vaincu les ravisseurs pour ramener les deux derniers à leurs familles. Un succès qui a été salué par la communauté internationale, ne confirmant que la crédibilité de l'Algérie, quand il s'agit de la lutte contre la criminalité internationale. Un succès d'ailleurs qui s'inscrit dans une valeur absolue après l'attaque du site gazier de Tiguentourine qui, suite à une intervention spectaculaire d'une unité spéciale de l'ANP, plus de 600 otages seront délivrés des mains des criminels. L'assaut n'aura enregistré qu'un minimum de pertes humaines dans la plus grande prise d'otages dans l'histoire. Néanmoins, les Occidentaux réagissent par une défaite anticipée en concédant des sommes d'argent aux kidnappeurs, ignorant de ce fait la résolution de l'ONU. A combien s'élève le coût des otages occidentaux encore détenus par les terroristes? Huit ressortissants sont toujours en détention au Mali, selon les dernières nouvelles, dont sept paraissent dans un enregistrement vidéo, remis à l'Agence d'information mauritanienne en septembre de l'année dernière. Cette source affirme «avoir reçu lundi une vidéo de sept Occidentaux dont quatre Français enlevés il y a exactement trois ans au Niger, tous otages d'Al Qaîda au Maghreb islamique». Dans ce contexte, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliota, souligne que «cette vidéo est une nouvelle preuve de vie des quatre otages français enlevés à Arlit (Niger) le 16 septembre 2010». Pour les proches des victimes «l'annonce de l'existence de cette vidéo est une nouvelle positive». Il a également été indiqué que «les Français, Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe, le Néerlandais Sjaak Rijke, le Suédois Johan Gustafsson et Stephan Malcolm, à la double nationalité britannique et sud-africaine semblent visiblement en bonne santé, dans cette vidéo». A en croire l'Agence mauritanienne «les otages appellent leurs gouvernements à oeuvrer pour leur libération. Les otages arborent des barbes soignées, sont drapés dans des caftans touareg». A noter que les quatre Français enlevés à Arlit au nord du Niger, sur un site d'extraction d'uranium le 16 septembre 2010, travaillaient pour le groupe nucléaire public Areva et son sous-traitant Satom. Les trois autres otages, un Néerlandais, un Suédois et un Britannique ayant aussi la nationalité sud-africaine ont été enlevés le 25 novembre 2011 à Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali avec un Allemand qui a été tué, en tentant de résister aux ravisseurs. A ces sept captifs s'ajoute Serge Lazarevic. Au total huit Européens sont en captivité au Sahel par Al Qaîda au Maghreb islamique. Outre ces victimes détenues par la nébuleuse, deux autres Français enlevés l'un au Mali, l'autre au Nigeria, sont détenus en Afrique de l'Ouest. Il s'agit de Gilberto Rodriguez Leal, kidnappé le 20 novembre 2012 près de Kayes à l'ouest du Mali, par le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest et Francis Collomp, enlevé le 19 décembre 2012 par un groupe armé dans le nord du Nigeria, agissant sous la coupe de l'organisation criminelle Boko Haram. Cette dernière a d'ailleurs revendiqué ce rapt. Les otages occidentaux sont souvent exécutés après échec de négociations, à l'image du Britannique Edwin Dyer, enlevé par Al Qaîda au Maghreb islamique le 22 janvier 2009 dans la zone frontalière entre le Mali et le Niger et tué le 3 juin de la même année. La Grande-Bretagne a refusé toute négociation avec les ravisseurs qui décident d'exécuter la victime. Michel Germaneau, un ancien ingénieur de 78 ans, enlevé dans le nord du Niger le 19 avril 1010, puis transféré au Mali, sera tué suite à un assaut franco-mauritanien mené le 22 juillet par ses ravisseurs. Deux autres Français, Antoine De Léocour et Vincent Delory, tués le 8 janvier 2011. Les deux victimes avaient été enlevées la veille dans un restaurant à Niamey. Elles connaîtront le même sort que Michel Germaneau, soit suite à une intervention militaire pour les libérer. Le 25 novembre 2011, c'est un ressortissant d'origine allemande qui sera exécuté d'une balle dans la tête en tentant de résister à son enlèvement à Tombouctou. Le 19 mars 2013 c'est au tour de Philippe Verdon, enlevé en novembre 2011 au Mali et qualifié d'espion, d'être exécuté. Durant 2013 deux autres Français seront tués. Il s'agit de deux journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon, de Radio France internationale partis pour réaliser un reportage à Kidal, dans le nord-est du Mali. L'année 2012 connaîtra l'exécution d'un des otages algériens, Tahar Touati un fonctionnaire au consulat d'Algérie à Gao.