On s'achemine vers une interwilayas, le 15 juillet, qui aboutira vraisemblablement à une attitude positive pour la reprise du dialogue entre les deux protagonistes. L'idée de renouer le dialogue entre le mouvement citoyen et le gouvernement est présente. Un autre round est annoncé, avec insistance, pour la fin du mois de juillet, par des sources au fait du dossier portant crise de Kabylie. «Les contacts n'ont jamais été interrompus entre la chefferie du gouvernement et certains délégués, les plus en vue» indique cette source, soulignant que «le mouvement est pratiquement devant cette obligation (de reprendre langue avec le pouvoir, Ndlr), avec le recul de la mobilisation populaire et la mise en veilleuse de nombreuses coordinations, ainsi que le gel de l'activité de plusieurs délégués». Les délégués du mouvement citoyen s'agitent. En phase d'hibernation depuis la rupture du dialogue avec le gouvernement, en mars dernier, ils se réveillent de leur torpeur. Les tractations commencent et des manifestations de terrain sont programmées juste avant cette échéance de juillet. Une grève générale,dont la date n'a pas été arrêtée, est inscrite sur l'agenda de la Cadc ; une rencontre qui regroupera 100 délégués et 67 communes des Aurès sera animée par la Cnmca (Coordination nationale du mouvement citoyen des archs), selon Hakim Kacimi qui animera demain, à Alger, une conférence de presse et, enfin, la reprise de l'interwilayas, le 15 juillet à El Kseur. Une animation importante après un passage à vide du mouvement citoyen. Son audience a sensiblement chuté au sein de la population kabyle. Les archs semblent fonctionner au ralenti. Sur le terrain, les sit-in, organisés pour le soutien des journalistes emprisonnés, ne rassemblent pas grand-monde. Les tentatives de nouer de solides liens avec le mouvement de protestation des Aurès n'ont pas eu de grands échos. Mais pour reprendre le dialogue, c'est l'interwilayas qui se prononcera sur la position officielle des archs. Dans cette perspective, la prochaine interwilayas revêt un caractère particulier. Il y va de la survie du mouvement en tant qu'organisation crédible et encore mobilisatrice. «Une manifestation d'envergure et un meeting qui regroupera plus de 15000 personnes seront organisés lors de cette rencontre prévue dans un lieu symbolique, El Kseur» a déclaré hier, Ali Gherbi, délégué d'El Kseur qui s'est rendu en compagnie de Farès Oudjedi et de Bezza Benmansour, à la cérémonie offerte, hier, par la JSK à l'hôtel El Aurassi. On s'achemine vers une interwilayas qui aboutira vraisemblablement à une attitude positive pour la reprise du dialogue. En tout cas, les derniers différends qui ont éclaboussé le mouvement citoyen ont amené les plus récalcitrants à revoir leurs copies. Lors de la rencontre organisée à Mira, près de Fréha (30 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou), l'idée de la reprise du dialogue remplissait bien la salle. C'est d'ailleurs une conviction chez plusieurs délégués que «la reprise du dialogue est la seule issue». La dernière interwilayas a été laissée ouverte à Sidi Aïch au début du mois passé. Depuis, elle n'a jamais pu reprendre ses travaux en raison de l'absence d'un consensus, du moins à Béjaïa, et de l'affaire des délégués exclus après avoir été surpris en possession de drogue. Par ailleurs, la célébration du 42e anniversaire de l'indépendance pourrait constituer une occasion d'intensifier les contacts entre les deux protagonistes, de même que la rencontre d'hier, entre certains délégués et le chef du gouvernement. Ali Gherbi n'a pas exclu cette éventualité, même s'il a déclaré «se rendre à une fête sportive et non à un dialogue».