Il faut rappeler également que le dialogue entre les délégués des archs et le chef du gouvernement a été reporté. La délégation des archs, qui avait renoué le dialogue avec le chef du gouvernement en janvier dernier, était, depuis hier, à Alger. Il faut rappeler que la même délégation, au terme de plusieurs « rounds » de pourparlers avec Ahmed Ouyahia, est arrivée à décrocher un accord global pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. L'accord, qualifié d'historique après les tergiversations des uns et des autres, devait, conformément au code qui régit le mouvement citoyen, être discuté et soumis à la base. Durant donc un peu plus d'un mois, les différents délégués se sont attelés, à travers toute la Kabylie, à expliquer aux citoyens la bonne démarche qui a été observée, ce qui a conduit à la signature du fameux accord qui venait mettre un terme à une crise qui n'avait que trop duré et qui avait opposé toute une région d'Algérie au gouvernement, des suites des tragiques événements du Printemps noir. Il faut rappeler également que le dialogue entre les délégués des archs et le chef du gouvernement a été reporté, une première fois, à cause des intempéries et la neige qui ont provoqué, durant des jours, l'enclavement de la quasi-totalité des régions de Kabylie et de l'est du pays. En tous les cas, le dialogue devait reprendre hier soir au palais du gouvernement. Le chef de l'Exécutif, M.Ahmed Ouyahia, secrétaire du RND, en appelant ses élus locaux à se retirer des assemblées issues des dernières élections, semblait donner un autre gage aux représentants du mouvement citoyen à appliquer rigoureusement, ce qui a été cosigné dans le protocole d'accord. De leur côté, les délégués reviennent avec des atouts majeurs dans leurs bagages. Le plus important est incontestablement le dernier conclave interwilayas qui a enlevé définitivement les doutes sur la représentativité des délégués, après tout le tapage médiatique fait par les antidialoguistes, à commencer par Ali Gherbi. Ainsi, après le conclave, il est clairement apparu que la représentativité du mouvement citoyen est du côté des délégués qui ont pris langue avec Ouyahia, d'autant plus qu'aucune action ni réaction de terrain de la part de l'autre aile du mouvement citoyen n'est venue pour affirmer le contraire. Il est tout à fait clair que le processus de mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur n'est qu'à son début. Il se passera beaucoup de temps avant que le document, élaboré le 11 juin 2001, ne soit totalement appliqué, mais une chose est certaine, le dialogue tel qu'initié jusqu'ici a été construit sur des arguments concrets, loin de toutes les généralités et revendications abstraites. L'installation de mécanismes pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur, composés conjointement par des membres de la délégation des archs et des représentants de l'Etat semble justement conforter l'idée que l'on s'achemine inéluctablement vers le règlement définitif de la crise en Kabylie. En tout état de cause, les délégués des archs étaient, depuis hier, à Alger pour cela.