Que c'est difficile la reprise 8 millions d'élèves ont entamé, hier, l'année scolaire 2014- 2015. Pas de place pour l'à-peu-près, le relâchement ou le bricolage. Oui, pour le dialogue, non au chantage, oui pour la compréhension et non à l'abandon. Pour marquer l'événement du lancement de l'année scolaire 2014- 2015, placée cette année sous le signe de l'Unité nationale, la ministre de l'éducation a donné le» coup d'envoi au lycée Al Farazdak dans la commune d'El Ateuf, dans la wilaya de Ghardaïa. Mme Benghebrit a invité l'ensemble des syndicats du secteur qui ont répondu à l'appel, à l'exception du CLA du Satef, et deux associations nationales des parents d'élèves. Le lieu et le thème ne sont pas fortuits, puisque la dernière année scolaire a été fortement perturbée à Ghardaïa, qui a connu des événements sanglants et des affrontements entre les communautés mozabite et arabe. Surtout que le discours séparatiste a fait son incursion même s'il est loin d'ébranler la valée du M'zab qui n'a cessé de réaffirmer son attachement indéfectible à l'unité du pays. Dans son discours du lancement de l'année scolaire fait au nom du Premier ministre, la première responsable de l'Education nationale a tracé les grandes orientations de ce que sera son programme pour cette année qui vient de commencer. La ministre a tenu à rassurer l'ensemble de la famille éducative, notamment les syndicats autonomes quant à la décision de son département de maintenir ouvertes les portes du dialogue. Elle a également indiqué qu'elle travaille pour satisfaire la demande sociale à travers l'éradication des disparités entre les wilayas et dans la même wilaya. Mme Benghebrit a indiqué que l'Ecole algérienne fait face à plusieurs défis. Elle cite à ce sujet la lutte contre l'échec scolaire qui n'est pas «une fatalité», la lutte contre la violence à l'école, le manque de niveau professionnel des enseignants et le retard en matière de technologie de l'information et de la communication. Aussi, a-t-elle souligné que la poursuite des réformes sera axée durant l'année scolaire 2014-2015 sur le cycle primaire et les corps d'inspection et d'enseignement. Mme Benghebrit s'est dite «convaincue du succès de cette rentrée». «Chaque acteur dans le secteur, contribuera au développement du système éducatif pour poursuivre le processus de réformes engagé en 2003 et qui sera axé cette année sur le cycle primaire et les corps d'inspection et d'enseignement. La ministre a salué à cette occasion les efforts consentis accomplis jusqu'à présent pour faire face aux défis qui se posent au secteur, notamment la réduction du taux d'échec scolaire, la lutte contre la violence, la mise à niveau professionnelle des enseignants et l'adaptation des modes de gestion. Le gouvernement prévoit, dans le cadre de son plan quinquennal (2014-2015), une série de mesures visant à réaliser «un bond qualitatif» à travers la prise en charge des préoccupations socioprofessionnelles. Un objectif que le secteur compte atteindre à travers «l'éradication des disparités entre les wilayas», «la scolarisation des enfants aux besoins spécifiques», «la refonte des programmes du palier obligatoire» et «le développement du sens créatif chez l'élève». Par ailleurs, un intérêt particulier sera accordé, selon Mme Benghebrit, à «l'éducation civique», à «l'enseignement des principes de démocratie et du dialogue» d'autant plus que l'école constitue, a-t-elle soutenu, «l'environnement d'initiation aux principes de l'Unité nationale. La ministre a saisi cette occasion pour s'adresser aux partenaires sociaux qui l'accompagnent lors de cette visite, soulignant leur rôle dans le développement du secteur à travers une «approche participative» leur permettant de prendre part à la gestion. Mme Benghebrit a annoncé en outre l'élaboration d'une charte d'éthique professionnelle. La ministre de l'Education nationale a indiqué que la décision de réorganiser le système des examens officiels, notamment pour le baccalauréat, émane de la volonté de valoriser l'effort de l'élève tout au long de l'année scolaire. «Une réorganisation du système des examens est un impératif et des possibilités ont été formulées par un groupe d»experts qui travaille d'arrache-pied sur cette question», a précisé la ministre à l'occasion de la rentrée scolaire qui a débuté hier. La ministre a ajouté que ce groupe travaille sur trois possibilités de réorganisation de l'examen du baccalauréat, à savoir le rachat, l'anticipation de certaines épreuves ou une deuxième session. «La nécessité de prendre en compte le travail continu de l'élève est la piste la plus indiquée que le groupe d'experts est en train d'explorer», a-t-elle dit. Elle a, à cet effet, mis l'accent sur l'importance de permettre aux candidats aux examens, notamment ceux du baccalauréat «de terminer dans les délais requis, l'ensemble du programme scolaire qui doit démarrer avec la rentrée scolaire». Il s'agit de «valoriser le travail de toute l'année à travers une fiche de synthèse qui prendra en compte les éléments complets du travail continu et permanent de l'élève». La ministre a estimé que l'examen du baccalauréat «est la résultante d'un travail mené par l'élève, accompagné par ses parents, tout au long de l'année scolaire et non un coup de poker».