Les nouvelles sanctions contre la Russie que l'UE devait formellement adopter hier en fin de journée restreignent l'accès aux marchés des capitaux pour les grandes compagnies pétrolières russes Rosneft, Transneft et les activités pétrolières du géant gazier Gazprom, a-t-on appris de source européenne. Ces trois compagnies «remplissent les critères» fixés par les ambassadeurs des 28 Etats membres pour imposer de nouvelles restrictions de financement aux banques, entreprises de défense et pétrolières russes, contrôlées à plus de 50% par l'Etat, a précisé cette source. Les investisseurs de l'UE ne pourront plus acheter les obligations et actions émises par ces groupes, ni leur accorder de prêts. L'enjeu est de compliquer leur capacité à se financer de manière autonome, «pour contraindre l'Etat russe à mettre la main à la poche», a-t-elle commenté. A l'issue d'une procédure écrite, les 28 Etats membres devaient formellement adopter hier un nouveau paquet de sanctions économiques contre la Russie pour atteinte à la souveraineté de l'Ukraine. Cette procédure, censée être conclue à 13h GMT, a été prolongée de trois heures, jusqu'à 16h GMT, a indiqué un diplomate européen. «Les 28 réponses n'étaient pas arrivées» à 13h GMT, un retard «qui n'est pas inhabituel» pour ce genre de procédure, a-t-il ajouté. Les mesures entreront en vigueur à partir de leur publication au Journal officiel de l'UE, «demain (aujourd'hui) au plus tard», a indiqué une porte-parole de la Commission européenne. L'Union européenne est «prête à revenir» sur ces nouvelles mesures si le cessez-le-feu décrété vendredi dans l'est de l'Ukraine est «durable» et/ou si des négociations de paix commencent, a affirmé dimanche le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Approuvé vendredi, ce nouvel arsenal renforce aussi les sanctions adoptées fin juillet en matière de ventes à la Russie de biens à double usage civil et militaire et de technologies sensibles dans le secteur de l'énergie. L'UE doit aussi ajouter quelques dizaines de noms à la liste de personnalités russes et ukrainiennes visées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager, qui en compte déjà une centaine.