Les Etats-Unis ont décidé hier d'imposer des sanctions à sept responsables russes et 17 entreprises de l'entourage du président Vladimir Poutine en représailles à ce qu'ils qualifient d' «actes de provocation» en Ukraine. Washington va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements high-tech qui pourraient avoir un usage militaire, a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué diffusé à Manille où le président Barack Obama est en visite d'Etat. «Les Etats-Unis ont décidé de nouvelles actions aujourd'hui en réponse à la poursuite de l'intervention illégale de la Russie en Ukraine et à ses actes de provocation qui sapent la démocratie» dans le pays, et «menace la paix, la sécurité, la stabilité, la souveraineté et l'intégrité territoriale» de l'Ukraine, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney dans ce communiqué. M.Carney a indiqué que la Russie n'avait rien fait pour respecter les termes de l'accord conclu à Genève sur l'Ukraine avec l'Union européenne et les Etats-Unis, et destiné à mettre un frein aux actions entreprises par les séparatistes pro-russes dans l'Est ukrainien. «L'implication de la Russie dernièrement dans la violence dans l'est de l'Ukraine est incontestable», a-t-il ajouté. Les sanctions font suite à des mesures prises précédemment contre d'autres responsables dans l'entourage politique et financier de Vladimir Poutine. Elles ne visent toutefois pas spécifiquement les secteurs minier et énergétique. Face à cette nouvelle escalade des sanctions américaines, la Russie «va (y) répondre» a déclaré hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. «Bien sûr, nous allons répondre», a déclaré aux agences russes M. Riabkov. «Nous sommes certains que cette réponse aura un effet douloureux pour Washington», a-t-il ajouté. M. Riabkov n'a pas donné de détails sur la réponse russe mais a indiqué que la Russie disposait d'une «large» gamme d'options. «Chaque mot utilisé par le porte-parole de la Maison Blanche (...) témoigne du fait que les Etats-Unis ont complètement perdu le sens des réalités et mènent les choses vers une aggravation de la crise», a déclaré Sergueï Riabkov. Les sanctions renforcées touchent sept hauts responsables russes, dont le patron du géant pétrolier Rosneft, et 17 sociétés russes jugées proches du Kremlin. De son côté, l'Union européenne va ajouter quinze noms de responsables russes et ukrainiens russophones à la liste des personnes sanctionnées dans le cadre de la crise en Ukraine, a-t-on appris hier de sources diplomatiques. L'ajout de ces noms a été décidé par les ambassadeurs auprès de l'UE des 28 pays membres qui se sont réunis à Bruxelles en raison de l'absence de «désescalade» de la situation en Ukraine, a-t-on indiqué de mêmes sources. Les sanctions entreront en vigueur à la publication du Journal officiel de l'UE, qui dévoilera les noms probablement aujourd'hui. Ces responsables viennent s'ajouter à la liste des 33 Russes et Ukrainiens russophones visés par des gels d'avoirs et d'interdiction de visa d'entrée dans l'UE pour avoir contribué à la «déstabilisation» du pays.