L'hôtel Safir Mazafran, à l'ouest d'Alger, abritera aujourd'hui la plus grande conférence de l'opposition algérienne depuis l'indépendance du pays. Des représentants de partis politiques, toutes tendances confondues, ont répondu présent pour débattre de la situation du pays post-présidentielle d'avril 2014. Il y aura du monde sous le chapiteau de l'hôtel Safir Mazafran. La structure hôtelière, située à l'ouest d'Alger, abritera, cet après-midi, la plus grande conférence de l'opposition algérienne depuis l'indépendance du pays. La rencontre, organisée par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), va regrouper plus de 200 personnes venues de différents horizons politiques. En plus des partis politiques qui ont organisé cette conférence, le RCD, le MSP, le FJD, Jil Jadid, Ennahda et l'ancien Premier ministre Ahmed Benbitour, des personnalités nationales de premier rang et de grands partis politiques ont répondu présents pour assister au rendez-vous. C'est le cas de l'ancien Premier ministre, Ali Benflis, qui viendra accompagné des partis politiques qui composent les «forces de changement». L'ancien candidat à l'élection présidentielle ne partage pas l'idée de la transition politique. Mais tout comme la CNLTD, il ambitionne de voir le pays passer à une période de légitimité démocratique. M. Benflis croisera, dans les travées du chapiteau de l'hôtel Mazafran, d'autres anciens Premiers ministres, dont Mouloud Hamrouche, Sid Ahmed Ghozali et Mokdad Sifi. Ces derniers seront rejoints par des personnalités connues de l'opposition, à l'image de Abdennour Ali Yahia ou encore de Mokrane Aït Larbi. Ce dernier retrouvera ses anciens compagnons du RCD, tout comme Saïd Khellil qui croisera les dirigeants actuels du FFS. Ce parti a été la dernière grosse pointure de la scène politique à annoncer publiquement son intention d'exposer ses idées lors de cette conférence. En tout, plus de 200 invitations ont été envoyées à «toute l'opposition». «Bien sûr que des partis politiques et mêmes des personnalités ont été oubliées», reconnaît un organisateur qui se désole du fait que «certains nouveaux partis n'ont même pas d'adresse». Un smig républicain A signaler que les membres de la CNLTD ne veulent pas se présenter à cette conférence en conquérants. Ils auront le même temps de parole que leurs partenaires. Une manière de consacrer le principe d'égalité, l'essentiel étant de réussir ce premier rendez-vous historique. Dans un premier document rendu public la semaine dernière, les membres de la CNLTD ont défini les règles du jeu que toutes les parties doivent accepter. Il s'agit notamment de l'acceptation de l'alternance au pouvoir, du rejet de la violence et de la reconnaissance de la citoyenneté et, surtout, de la consécration du caractère républicain de l'Etat. Ces principes généraux font l'unanimité. Mais les participants pourront enrichir le texte durant la conférence. De nouveaux membres ayant rejoint le groupe.Les membres de la CNLTD sont conscients que la conférence nationale des forces de l'opposition ne règlera pas tous les problèmes du pays, surtout que le pouvoir a son propre agenda qu'il mène, notamment, avec les consultations en cours à propos de la révision de la Constitution. D'autant que le pouvoir campe toujours sur ses positions. «Je ne reconnais pas cette transition politique», a répondu Abdelmalek Sellal depuis le perchoir de l'APN. Faute de dialogue, un rapport de forces pourrait être envisagé. De nouvelles rencontres et des actions de rue ne sont donc pas à écarter dans les prochaines semaines afin d'amener le pouvoir à accepter une sortie de crise négociée.