L'arrivée des grandes chaleurs se ressent à travers le territoire de la wilaya. Ainsi, et malgré la forte pluviosité cet hiver et jusqu'au mois de mai, de nombreuses agglomérations connaissent une perturbation dans la distribution de l'eau potable. L'exemple de Lakhdaria reste le plus édifiant avec des zones sans eau depuis plus d'une quinzaine de jours. Lors d'une explication donnée par le directeur de l'ADE, il ressort que ces coupures sont souvent dues à l'instabilité qui caractérise l'alimentation en énergie. Le sabotage qui avait visé la centrale de Cap Djinet est le facteur à l'origine de la défaillance en AEP. Ce désagrément est accentué par le fait que l'ensemble des pompes fonctionnent à la moyenne tension (MT), ce qui rend le dépannage temporel par le délestage impossible. Au chef-lieu de wilaya, la cité des 338 logements reçoit le produit vital une fois chaque trois jours. Ce qui irrite les citoyens se résume au fait que certains font preuve d'un égoïsme sans pareil. Au moment où des quartiers entiers sont sans eau, d'autres se permettent de laver des véhicules. Même si selon l'ADE, la distribution se fait sur la base d'un planning plus qu'équitable, les citoyens eux désignent du doigt les agents chargés de l'ouverture et de la fermeture des vannes qui, selon un interlocuteur, privilégient des zones sur d'autres. D'autres régions situées au sud de la wilaya vivent des situations dramatiques. En réponse à cette inquiétude soulevée par les élus lors de la plénière de l'assemblée populaire de wilaya, les services en charge de la gestion de l'AEP ont affirmé que seule la mise en service des deux grands barrages de Tilesdit et de Koudiet Asserdoun résoudra définitivement ce problème. Si pour les régions d'Ath Laksar, Bordj Okhriss, l'origine est naturelle, en l'occurrence, le manque de nappes, celle d'El Hachimia, à une vingtaine de kilomètres au sud du chef-lieu, la cause est anthropique. Cette région a la triste réputation de voir le matériel de pompage et de refoulement disparaître.Plusieurs stations dans cette zone ont été cambriolées. La direction de l'hydraulique, sensible à ce fléau, a décidé de renforcer les structures en optant pour des cabines en béton et des accès blindés. La pénurie, qui n'est qu'à ses débuts et qui risque de prendre des proportions plus incommodes en juillet et août a, certes, plusieurs facteurs qui l'avantagent, mais elle reste tout de même révélatrice de la gestion hasardeuse qui a de tout temps, prévalu dans le secteur. La dissolution des EPITO et leur remplacement par l'ADE a le mérite déjà d'avoir décentralisé la gestion. Jusqu'à quelques années, Bouira dépendait encore de Tizi Ouzou. Maintenant et avec le nouvel organigramme, la direction de Bouira peut engager des travaux d'une valeur égale ou inférieure à 6 millions de dinars. Cette attribution permet déjà à l'ADE d'intervenir sur des réseaux à 80% défectueux dans des temps records.