En ce qui concerne la nouvelle composante gouvernementale, motus et bouche cousue. Sauf surprise, le Premier ministre Ahmed Ouyahia présentera aujourd'hui sa démission au chef de l'Etat. L'information est restée sous embargo depuis quelques jours. Ahmed Ouyahia présentera, comme il est d'usage dans pareil cas, sa démission au nouveau chef de l'Etat qui devrait normalement le consolider dans sa fonction. Mais en ce qui concerne la nouvelle composante gouvernementale, motus et bouche cousue. Celle-ci serait dévoilée au lendemain de la démission-reconduction du Premier ministre. D'autres sources avancent la date du mardi ou du mercredi. Ce qui est sûr, c'est que le prochain exécutif sera élargi à la catégorie des technocrates sans attache partisane. Plusieurs noms ont circulé à cet effet. Des chefs d'entreprise, des gestionnaires et des patrons de centres d'études sont ciblés par les services de la présidence qui planchent depuis plus d'une semaine sur le profil de chacun d'eux. Le Président Bouteflika semble privilégier l'option d'un gouvernement de technocrates. Si d'aucuns parlent d'un possible remaniement partiel, il se trouve des voix qui annoncent un changement conséquent du gouvernement. Des technocrates vont ainsi faire leur entrée au prochain gouvernement, tandis que le poids de l'Alliance présidentielle, jusque-là majoritaire, va considérablement diminuer. Ce remaniement ministériel toucherait une dizaine de départements pour relancer la machine économique mais aussi pour mettre en oeuvre les dernières réformes économiques. Une dizaine de ministères seront ainsi appelés à changer de responsables. Ainsi donc, Abdelhamid Temmar sera «sacrifié», en raison de ses atermoiements sur la politique industrielle. Un autre ministre devrait faire les frais de ce remaniement ministériel, El Hachemi Djaâboub. Il n'aurait pas donné satisfaction dans la gestion du dossier relatif à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC qui traîne depuis une dizaine d'années. D'autres ministres qualifiés soit d'impopulaires ou ayant fait de la simple figuration, seront scarifiés sur l'autel des grands défis économiques et sociaux qui attendent le prochain gouvernement. Le Dr Ould Abbès, Amar Tou, Saïd Barkat, Harraoubia, Khalida Toumi, et tant d'autres encore sont considérés comme quasiment partants. Le ministre d'Etat, Bouguerra Soltani a anticipé en transmettant, avant-hier, sa démission au chef de l'Etat. Le prochain Exécutif sera composé majoritairement de jeunes technocrates. Une liste de quarante jeunes diplômés, triés sur le volet, a été établie par les services de la Présidence. Des noms ont même filtré comme celui du docteur Amir, ancien sénateur, celui du directeur général du Centre d'études et d'analyses (Ceneap) qui est également pressenti pour occuper cette haute fonction. Des gestionnaires d'entreprises publiques figurent sur cette liste: le président-directeur général d'Air Algérie, Abdelwahid Bouabdellah, celui d'Algérie Télécom, Benhamadi, et Bouchouareb, le n°2 au RND ainsi que le président du Cnes, M.Babès.