M. Ouyahia présentera, en début de semaine, sa démission au nouveau chef de l'Etat qui devrait le consolider dans sa fonction. Du nouveau dans l'architecture gouvernementale. De sources crédibles, on a appris que deux nouveaux postes de vice-Premier ministre vont être créés lors du prochain gouvernement dont la composante sera connue dans les prochains jours. C'est avec cette architecture renforcée que l'Exécutif mènera le programme décisif, de ce troisième mandat. Les mêmes sources précisent que même si le président élu décide de reconduire la même équipe gouvernementale, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, serait amené à changer quatre portefeuilles ministériels qui n'ont pas, selon ses sources, donné les résultats escomptés. Il s'agit notamment des départements qui ont été «évalués» par une équipe d'experts: «Leurs évaluations ont montré, selon cette source, des lacunes et des retards dans leur programme sectoriel.» Plusieurs variantes ont été proposées au président élu qui aurait décidé de prendre tout son temps afin de trouver la meilleure formule possible. En effet, le Président Bouteflika songerait sérieusement à opérer un léger lifting au sein de son Exécutif sans toutefois toucher à la stabilité de l'équipe gouvernementale qui est tenue de terminer tous les projets inclus dans le deuxième plan et de lancer ceux du troisième plan qui sera doté d'une enveloppe financière qui avoisine les 150 milliards de dollars. Ce sera donc un staff gouvernemental resserré qui prendra ses fonctions juste après la confirmation par le chef de l'Etat. En effet, au sein de la haute hiérarchie, il est apparu nécessaire, voire urgent, de procéder à un petit remaniement ministériel qui toucherait quelques départements pour relancer la machine économique, en panne d'imagination depuis quelques mois, ceci à la veille d'échéances importantes qui attendent le pays, notamment les négociations pour l'accession à l'OMC, le nouvel accord d'association avec l'UE, et enfin les dernières réformes économiques qui tardent à voir leur application sur le terrain. Sur le plan social, la situation bouillonne. De nombreuses grèves sont annoncées comme celles des enseignants, des médecins, des vétérinaires, des psychologues, des fonctionnaires qui contestent le nouveau statut de la Fonction publique. Une situation qui témoigne d'un réel malaise qui touche pratiquement toutes les couches de la société. Et ce ne sont pas les augmentations de salaires insignifiantes et sans rapport avec une cherté de la vie inacceptable et un pouvoir d'achat laminé qui satisferont ces millions d'Algériens, réduits à quémander un salaire décent et un dignité retrouvée au moment où le Trésor croule sous le poids d'une masse d'argent qui avoisine les 130 milliards de dollars. Si d'aucuns parlent d'un possible remaniement partiel, il se trouve des voix qui annoncent un changement conséquent du gouvernement. Cette dernière hypothèse serait la plus à même de trouver un écho favorable auprès du Président Bouteflika qui n'aurait pas apprécié le dernier bilan. Trop de retards importants ont été enregistrés dans différents secteurs ministériels pour être passés sous silence, ajoute-t-on encore. Cela étant, après une petite accalmie qui a duré quelques jours, les événements vont nettement s'accélérer sur la scène politique dès demain, avec l'annonce officielle par le Conseil constitutionnel des résultats définitifs de l'élection présidentielle du 9 avril dernier. Un scrutin largement remporté par le candidat indépendant Bouteflika avec un taux qui a dépassé les 90%. Au lendemain de la proclamation des résultats, le président élu, Abdelaziz Bouteflika, qui s'est donné quelques jours de congé, prêtera serment jeudi au Palais des Nations, comme rapporté par notre édition d'hier. A son tour, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, présentera, en début de semaine, probablement le samedi et comme il est d'usage protocolaire, sa démission au nouveau chef de l'Etat qui devrait, sauf revirement, le consolider dans sa fonction.