«Toute mesure que prendrait l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) concernant la chute des prix devrait être discutée lorsque le cartel se réunira en novembre», a déclaré le 11 septembre, Ali al-Nouaïmi, le ministre saoudien du Pétrole. Saoudiens et Algériens n'ont pas leurs oeufs dans le même panier. Que l'on soit donc à Riyadh ou à Alger, les secousses du marché pétrolier ne s'apprécient pas de la même manière. Le brut de la mer du Nord a pourtant atteint son niveau le plus bas depuis deux ans, jeudi dernier. «Les cours du brut ont chuté jeudi en séance à leur plus bas niveau depuis plus de deux ans à Londres (à 96,72 dollars le baril) et 16 mois à New York (à 90,43 dollars le baril) en raison de craintes sur la demande d'or noir - un nouvel épisode de leur longue dégringolade depuis mi-juin.» rapportait une dépêche de Romandie.Com datée du 12 septembre. Et ce n'est certainement pas leur léger rebond de vendredi dernier qui va arranger les affaires de l'Algérie. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 98,34 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit en hausse de 26 cents par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 48 cents, à 93,31 dollars dans les échanges électroniques. Si l'économie nationale a besoin d'un niveau des prix du pétrole relativement élevé pour assurer ses équilibres budgétaires et honorer sa facture des importations qui a connu une progression exponentielle, le Royaume wahhabite qui exporte pas moins de 9,5 millions de barils par jour n'a apparemment pas ce genre de souci. Ne s'est-il d'ailleurs pas dit prêt à augmenter sa production pour stopper la hausse des prix lorsque ces derniers se sont mis à flamber? Les niveaux actuels de l'or noir ne l'inquiètent d'ailleurs pas. Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a minimisé jeudi dernier la dégringolade des prix du brut, en soulignant que ce n'était pas la première fois qu'elle se produisait. «Les prix du pétrole sont toujours à la baisse ou à la hausse et je ne comprends pas tout le tapage fait cette fois à ce sujet», a-t-il déclaré à la presse en marge d'une réunion tenue à Koweit avec ses pairs des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG). «Toute mesure que prendrait l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) concernant la chute des prix devrait être discutée lorsque le cartel se réunira au novembre» a déclaré, le 11 septembre, Ali al-Nouaïmi. Même son de cloche pour le Koweit qui a estimé qu'il n'était pas nécessaire de convoquer une réunion extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pour discuter de la baisse des cours du brut. Il n'y a donc pas le feu pour le moment malgré la dégringolade des prix du brut qui ont perdu quelque 15% depuis la mi-juin. Ce que confirme Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. «Il paraît improbable que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) commence à s'inquiéter du niveau des prix tant qu'ils sont au-dessus des 80-85 dollars le baril», estimait-il. «C'est la zone à ne pas franchir pour ne pas nuire au développement économique des membres du cartel», a-t-il ajouté. Un avis que ne partage pas la Banque d'Algérie. «L'équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril», avait averti Djamel Benbelkacem, son directeur-conseiller, dans un rapport présenté au début du mois de juillet 2012.