Il est normal que chaque coordination définisse sa proposition. La Cicb, qui était restée jusque-là réservée quant à l'emballement de la situation politico-médiatique nationale, vient de rompre le silence et propose une marche à Alger pour défendre les libertés démocratiques, en particulier celle de la liberté de la presse. En effet, contrairement à la Cadc, qui fait feu de tout bois ces derniers temps pour soutenir Hafnaoui et Benchicou, la coordination de Béjaïa était restée flegmatique par rapport à cette affaire, accablée qu'elle était par certains remous intérieurs, notamment celui de l'emprisonnement de trois de ses délégués les plus actifs. Or, à présent que ses soucis sont évacués, la Cicb mise sur une action qui frapperait les esprits et, de surcroît, à Alger pour appeler à libérer les deux journalistes incarcérés et inévitablement pour l'officialisation de tamazight sans référendum. A signaler que ce n'est là qu'une proposition qui sera défendue lors du conclave interwilayas, prévu jeudi prochain à El Kseur (Béjaïa). En revanche, la Cadc préconise l'observation d'une grève générale comme action d'envergure pour maintenir à son niveau l'élan de solidarité, né après l'incarcération de Benchicou et Hafnaoui. A ce propos, Rachid Allouache, délégué d'Ath Djenad, nous dira : «C'est normal que chaque coordination définisse sa proposition. Pour nous, l'essentiel est que cela converge vers le même objectif. Maintenant, la plénière sera souveraine jeudi prochain à El Kseur pour entériner l'action qui sera retenue consensuellement.» De son côté, Mustapha Mazouzi, délégué de Tizi Ouzou, estime que «la nature de l'action importe peu, l'essentiel c'est sa portée et sa finalité. Cela dit, nous adhérons à toute action qui sera retenue par l'interwilayas». Même son de cloche chez Belaïd Abrika, qui pense que «les propositions des deux coordinations ne sont pas tellement différentes puisque, concernant le dialogue, la Cadc et la Cicb ont pris la décision de rendre publique une déclaration où le chef du gouvernement sera interpellé sur le huitième point de la plate-forme d'El Kseur et le suivi des incidences. S'agissant de l'action en faveur des libertés démocratiques, je crois que nous sommes sur la même longueur d'onde du mouvement où chaque coordination propose une action d'envergure». C'est dire que les archs iront en rangs soudés au prochain conclave d'El Kseur, en dépit de quelques nuances subsistantes, notamment autour du point relatif à l'option de la reprise du dialogue.