«Si les Etats-Unis usaient de leur influence vis-à-vis du Maroc, un référendum libre et juste pourrait se tenir.» La classe politique américaine toute tendances confondues se mobilise pour amener l'administration Bush à faire pression sur le Maroc pour l'application du plan Baker sur le Sahara occidental. Au lendemain de la petite phrase du président US qui a exhorté le roi Mohammed VI à «travailler au rapprochement avec l'Algérie, de façon à créer un environnement favorable au règlement» du dossier sahraoui, une flopée de réactions a été enregistrée au sein des institutions américaines. Il y eut d'abord un éditorial publié avant-hier par le quotidien The Washington Times. Signé par des congressistes sous le titre «Au-delà des subtilités diplomatiques», l'écrit, tout on ne remettant pas en question le fait que le Maroc soit «un allié de longue date» des Etats-Unis, n'en écorche pas moins le royaume chérifien en soulignant que ce statut «ne devrait pas servir de paravent derrière lequel on se cacherait pour passer outre les engagements internationaux auxquels l'on a souscrit et pour nier à un peuple pacifique et démocratique l'exercice du droit humain fondamental à l'autodétermination». Par ailleurs, un bulletin d'information du Congrès a publié un appel, cosigné par des congressistes républicains et démocrates, qui estiment que le conflit du Sahara occidental «ne manquera pas de menacer les intérêts des Etats-Unis dans la région du Maghreb». Cet intérêt grandissant de la part des politiques américains pour la question sahraouie se traduit également dans les débats au sein du Congrès où l'on note l'interpellation d'un député qui s'est interrogé, si l'accord de libre-échange signé en juin dernier entre les Etats-Unis et le Maroc, incluait les territoires occupés par le royaume. La société civile américaine n'est pas en reste dans cette mobilisation. La fondation US-Western Sahara a, de son côté saisi par lettre George W.Bush à la veille de la dernière visite du roi du Maroc à Washington. «Si les Etats-Unis usaient de leur influence vis-à-vis du Maroc, un référendum libre et juste pourrait se tenir», lit-on dans cette missive. Cette effervescence politique s'est manifestée autour du problème du Sahara occidental, au moment où le Maroc, est engagé dans une vaste offensive diplomatique aux fins de rendre caduc le plan Baker.