Sur le vieux continent c'est la mobilisation générale. Les principales capitales occidentales sont pressées par leurs opinions publiques pour intervenir dans ce conflit, qui est en premier lieu, une question de décolonisation. En effet, plus de vingt-cinq parlementaires américains ont appelé l'Administration du Président George W.Bush à «intervenir» pour l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Dans une lettre adressée à Condoleeza Rice, ces parlementaires se disent «profondément préoccupés» par la persistance de ce conflit, tout en exhortant la Maison-Blanche à fournir le leadership requis pour résoudre ce conflit à travers la tenue «d'un référendum d'autodétermination libre et juste». La lettre soulignera que «ces retards ont causé de terribles souffrances pour les réfugiés sahraouis qui vivent dans des camps de réfugiés depuis 1995, dans l'espérance de la réalisation de la promesse qui leur a été faite par les Nations unies en 1991». Les auteurs de la missive iront loin en demandant aux Etats-Unis d'«user de leur influence en Afrique du Nord pour exercer des pressions sur le gouvernement du Maroc et le Font Polisario pour qu'ils acceptent le Plan Baker et l'appliquent sous la supervision des Nations unies». Il convient de rappeler que ce n'est pas la première fois que des parlementaires américains, notamment des membres du congress, font campagne pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Sur le vieux continent, c'est la mobilisation générale en faveur du peuple sahraoui. Que ce soit à Madrid, Rome, Paris, Oslo...et Londres, les milieux politiques, le mouvement associatif et les organisations de défense des droits de l'homme montent au créneau pour mobiliser le maximum de leurs concitoyens autour de la cause sahraouie. C'est le cas, en France, de la Plate-forme solidarité avec le peuple sahraoui (PSPS) qui a appelé la France, connue pour ses positions hostiles au principe de l'autodétermination, à «assumer ses responsabilités, comme pays membre du Conseil de sécurité et comme pays très proche du Maroc, afin d'assurer à la population civile sahraouie le respect de ses droits élémentaires». Dans une résolution adoptée au terme de leur réunion au siège de l'Assemblée nationale française, la Plate-forme qui regroupe des associations françaises de jeunesse et d'éducation populaire, des comités de soutien et de jumelage, des représentants des villes françaises amies avec le peuple sahraoui pour la coordination et le développement de la solidarité avec la jeunesse sahraouie, dénonce «la répression qui touche des manifestants (au Sahara occidental) qui ne font qu'exprimer pacifiquement ce que la Communauté Internationale recommande depuis 35 ans, l'autodétermination et l'indépendance», de leur pays. La résolution a dénoncé également «l'expulsion» par les autorités marocaines des délégations espagnoles venues se rendre compte sur place de la situation et «s'étonne de l'absence de toute réaction de l'ONU». Par ailleurs, les participants ont exprimé leur «entière solidarité avec les jeunes Sahraouis des territoires occupés, aux premières lignes de la révolte contre l'occupation coloniale de leur pays». Pour sa part, l'association nationale italienne de solidarité avec le peuple sahraoui (Ansps) a énergiquement condamné la politique de répression exercée par la autorités marocaines sur les populations civiles sahraouies, appelant à l'envoi d'une commission d'enquête internationale pour se rendre compte de la répression et des violations des droits de l'homme commises par l'occupant marocain. Dans un communiqué diffusé à Rome, l'Ansps s'inquiète de la situation qui persiste depuis quelques semaines à El Ayoun, Smara, à Dakhla et Assa dans les territoires occupés du Sahara occidental et dans le sud du Maroc, où la population civile sahraouie défie la redoutable machine policière marocaine en affirmant son refus de la colonisation et en appelant au respect des droits de l'homme. L'association demande, par ailleurs, le respect des droits de l'homme, l'application des résolutions des Nations unies relatives au Sahara occidental, notamment le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Ces actions de soutien au peuple sahraoui coïncident avec la répression sauvage qui s'abat sur les manifestants sahraouis.