L'origine de la mort de centaines de poissons, dont des carpes, des anguilles et des larbeaux, sont des particules de produits chimiques. C'est la conclusion à laquelle est parvenue la commission d'enquête composée de représentants de la direction de la pêche et des ressources halieutiques, de l'environnement, des forêts et du service d'hygiène de la municipalité de Sidi Aïch. Le directeur de la pêche de Béjaïa l'a confirmé hier sur les ondes de la radio locale invitant par la même occasion les citoyens à ne pas consommer ce poisson. Le directeur n'a cependant annoncé aucune mesure pour limiter les dégâts. Sur les berges de l'Oued Soummam à hauteur de l'entrée est de la ville de Sidi Aïch, des milliers de poissons ont été constatés par les citoyens de la ville dans l'après-midi de dimanche dernier. Alors qu'on pensait à un phénomène qui se produisait habituellement en pareille période marquée par des crues d'automne, voilà qu'une commission affirme une autre raison liée à la contamination chimique. Une affirmation qui remet en cause l'explication traditionnelle selon laquelle, les poissons sont victimes d'asphyxie due à un manque d'oxygène dans l'eau. Dans le passé, on a toujours pensé que c'est la faiblesse du débit ou d'une crue de l'oued, générée par les orages d'automne, qui rendent l'eau plus boueuse, obstruent le système respiratoire des poissons. La raison avancée hier par la commission d'enquête est d'autant plus plausible pour diverses raisons dans le fait qu'elle soit une première depuis que le phénomène arrive, car étant la première du genre. Puis il y a aussi le développement industriel que la région a connu ces dernières années. Un développement qui n'a pas été suivi d'action à même de protéger l'environnement. A cela s'ajoute, la multitude de forages desquels s'alimente la population des communes riveraines bien que le barrage de Tichy Haff soit opérationnel. Toutes les communes situées sur ce couloir y déversent leurs eaux usées, leurs margines des huileries pendant les périodes d'olivaison ainsi que leurs ordures ménagères et industrielles. Les rejets finaux d'assainissement et les décharges d'ordures ménagères et industrielles se comptent par dizaines. Conséquemment, l'oued Soummam se meurt en silence depuis et se fragilise chaque jour un peu plus. Les indices de pollution sont tels qu'il ne s'agit plus de chercher aujourd'hui à préserver la faune et la flore, réduite du reste à leur plus simple expression, mais à éviter à la santé publique des épidémies dévastatrices. La consommation de poissons rejetés dimanche dernier en est un risque. Même l'appel lancé hier sur la radio est arrivé en retard pour éviter des catastrophes sanitaires.