Aucune tolérance n'est permise L'on va certainement prétendre que la réunion du Haut Conseil de sécurité présidée par le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika il y a trois jours, verse dans un contexte routinier pour réitérer les mêmes mises en garde vis-à-vis de la menace terroriste aux frontières. Pourtant, l'on est loin d'une réunion symbolique. Cette menace comme rapporté par L'Expression dans ses publications, ne traduit pas une imagination, encore moins un alarmisme, mais une situation bien réelle à laquelle fait face l'Algérie depuis plusieurs années, notamment ces derniers mois, à l'ombre des violences en Libye qui a sombré dans une guerre infernale sur plusieurs fronts. Cette menace est d'autant nourrie par la montée vertigineuse de l'Etat islamique plus connu sous le nom de Daesh. Une organisation née des événements en Syrie et considérée comme une hydre tentaculaire qui s'adonne à toute forme de criminalité, dont les objectifs tendancieux visent à étendre ses activités subversives vers le nord de l'Afrique. Le climat en Libye a permis de réunir tous les ingrédients pour injecter ce venin dans ce pays limitrophe de l'Algérie, comptant exporter ses éléments via les frontières de la Tunisie. Mais pas seulement puisque le projet de cette formation terroriste dissidente d'Al Qaîda cible aussi le Sahel. C'est absolument l'attribut transnational de cette organisation et sa progression vers d'autres pays, comme en Irak et au Liban qui ont alimenté l'enthousiasme de ses instigateurs à vouloir étendre cette menace. Elle est telle que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ordonne lors de la réunion du Haut Conseil de sécurité, d'agir dans l'urgence. D'abord, sur le plan diplomatique pour instaurer la paix au Mali et en Libye, mais aussi sur le plan militaire en renforçant l'effectif aux frontières devant être doté d'un matériel ultramoderne conséquent pour être en mesure de faire face aux risques omniprésents. Mais pas que ça, le président de la République exige suite à la conjoncture de dégager des espaces pour l'exercice des forces héliportées appelées à intervenir au niveau des frontières Est, Sud-Est et Sud. La situation qualifiée même d'explosive à ces niveaux, oblige une stratégie qui répond aux nouvelles donnes sur le terrain, notamment celles relatives aux affrontements armés en Libye, la prolifération d'armes et de munitions et le retour de terroristes de certains pays voisins, à savoir la Libye et Tunisie, partis pour leur prétendu djihad en Syrie pour servir Daesh et Djabhet Al Nosra. Le fait intriguant est celui de la naissance d'une nouvelle organisation en Algérie Jund El Khalifa, une fraction de Daesh, confient des sources sécuritaires s'appuyant sur les renseignements en leur possession, lesquels ont été fournis par des terroristes repentis ou des terroristes empoignés dans le cadre de la lutte antiterroriste par les forces de l'ANP. Celle-là même a déjà commis son premier forfait à Tikjda, dans la wilaya de Bouira en kidnappant un ressortissant français âgé de 55 ans. L'on craint même, selon l'avis de certains observateurs la reproduction du scénario des deux journalistes américains exécutés par des terroristes de Daesh en Irak. Les mêmes sources indiquent que cette prétendue fraction de Daesh, a servi au sein d'Al Qaîda au Maghreb islamique dont elle s'est séparée suite aux divergences nées du refus du n°1 d'Al Qaîda au Maghreb islamique Abdelmalek Droukdel de faire allégeance à Daesh, dirigée par Abou Bakr El Baghdadi. Ce dernier qui s'est autoproclamé calife, d'où le nom de cette nouvelle génération terroriste, n'est pas le bienvenu dans cette région. L'imposition de Daesh en Afrique du Nord, est d'autant plus motivée par les alliances déclarées publiquement par Boko Haram du Nigeria, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Al Charia de Tunisie, qui sévit également aux frontières algéro-tunisiennes. Pour nos sources, l'on va certainement assister à des guerres internes entre les fidèles à Al Qaîda d'Ayman Al Zawahiri et les adeptes de Daesh.