La nouvelle loi sur les associations dérange sérieusement. L'Union européenne se plaint encore une fois des difficultés de travailler avec les associations. «C'est clairement un souci», a proprement déclaré, hier, le chef de la délégation de l'UE en Algérie, Mark Skolil lors d'une rencontre conviviale avec la presse. Sans aller par quatre chemins, ce diplomate a reconnu la difficulté de coopérer avec le réseau associatif. «Il n'y a pas de clarification sur l'application de la nouvelle loi», a-t-il affirmé en précisant que les textes d'application n'ont pas été encore publiés. Ce n'est pas la première fois que l'UE réagit pour contester cette loi. Bien avant son adoption, en 2012, par le Parlement, l'UE s'est manifestée pour dénoncer tout ce qui vise à réduire le champ d'action du mouvement associatif. M.Skolil a même avoué que beaucoup d'ONG et d'associations nationales se plaignent auprès de la délégation sur les difficultés à exercer leur rôle. L'interlocuteur a estimé qu'«il est normal de savoir l'origine de l'argent» tout en précisant que les dispositions de la loi compliquent la relation de travail avec les associations. Pour toute opération de financement ou d'aide aux associations, l'Etat oblige les institutions étrangères de passer par l'administration. Ainsi, en plus des mécanismes de fonctionnement au sein de l'UE, la nouvelle loi vient encore compliquer la coopération avec les associations. Le chef de la délégation européenne a fait savoir que cette question a été soulevée avec les responsables algériens. «Nous discutons avec le gouvernement algérien», a-t-il dit avant d'ajouter que les associations font parfois un meilleur travail que l'administration». M.Skolil estime que la société civile doit être associée à toute démarche ou initiative quelle que soit sa taille. Aiguisant ses propos, il a tenu à souligner que le mouvement associatif est un acteur important dans la promotion du débat et de la société en général. Revenant sur le plan d'action prévue dans la politique européenne de voisinage (PEV) à laquelle a adhéré l'Algérie, le représentant de Bruxelles a assuré que les discussions avancent mieux que l'année dernière. «Nous sommes à un stade très avancé sur le plan d'action», a-t-il affirmé en reconnaissant qu'après un démarrage long, le plan d'action est en cours d'élaboration. Interrogé sur l'échéance fixée pour la mise en oeuvre de ce plan d'action, ce diplomate n'a pas voulu avancer de date. «C'est une question de quelques mois», a-t-il répondu sans s'étaler dans les détails. Selon lui, les négociateurs sont régulièrement en contact. Y a-t-il encore du blocage? Le représentant de Bruxelles a expliqué que c'est plutôt des questions techniques que d'ordre politique ou économique. Il y a lieu de rappeler que la dernière session de négociation a été tenue les 23 et 24 du mois dernier à Alger. Revenant sur la mise en oeuvre du mémorandum de l'énergie signé entre l'Algérie et l'UE, ce diplomate a reconnu que «la mise en oeuvre de ce mémorandum a accusé un peu de retard».