Le patron de la Gendarmerie nationale veut que la symbiose entre les brigades et les citoyens soit la plus parfaite possible. «L'autorité de l'Etat veut que le citoyen respecte ses institutions et se plie à ses lois, mais il n'y a pas d'autorité de l'Etat si on ne respecte pas le citoyen, si toutes les portes ne lui sont pas ouvertes et si toutes les forces de la sécurité publique ne sont pas présentes à ses côtés et si ce citoyen ne se sent pas protégé.» Les traits calmes, le geste mesuré, le général-major profite de sa visite d'inspection à Boumerdès pour lancer les directives, ou plutôt pour renforcer les ordres qu'il a toujours donnés. Flanqué du wali de Boumerdès, M.Bedrissi, du chef de la sûreté de wilaya, M.Affani, de son directeur de l'information, le colonel Ayyoub, des autorités civiles de Boumerdès ainsi que de quelques cadres du CGN, le patron de la Gendarmerie nationale a visité les nouvelles brigades de Corso et de Zemmouri, complètement détruites par le séisme du 21 mai 2003, ainsi que le GIR de Réghaïa et, bien sûr, le groupement de la gendarmerie de Boumerdès. L'occasion a été saisie pour honorer le colonel Abdelhafid Abdaoui, chef du groupement de Boumerdès, et qui laisse la gestion de la sécurité à son adjoint, le commandant Barour, avant de prendre son nouveau poste à Blida. Abdaoui, très connu des journalistes grâce aux points de presse qu'il organisait épisodiquement et à son personnage de militaire haut en couleur, ému par les marques de considération qui lui ont été faites, dira : «Nous n'avons fait que notre devoir et les dernières années nous ont beaucoup fatigués, mais je pense aujourd'hui que notre devoir est de faire plus, de faire mieux.» Depuis plusieurs mois, le général-major Boustila ne rate pas une occasion pour dire que la sécurité commence par le citoyen lui-même, et au moment où un service de sécurité se trouve en état de symbiose avec les citoyens, c'est déjà la moitié de la sécurité qui est assurée. Intégré dans la majorité des villes, des zones suburbaines et des villages les plus reculés, la Gendarmerie nationale, en plus de ses missions traditionnelles, comme la police judiciaire, le maintien de l'ordre et la lutte antisubversive, assure près de 85% du réseau routier et, pendant la saison estivale, des points de chute familiaux et des centres de loisirs, tels que les plages et les parcs publics. Engagée avec près de 60.000 hommes qui font du service de terrain H24, la gendarmerie affiche aussi la sérieuse prétention de lutter efficacement contre le banditisme, le crime organisé et le crime économique. La création d'un méga-centre de criminologie et de criminalistique (il sera opérationnel en fin 2005) sera le point culminant des nouvelles orientations sécuritaires de la Gendarmerie nationale. «Désormais, plus que l'aveu, c'est la preuve matérielle qui sera brandie pour confondre les criminels», nous disait un officier supérieur du CGN, en marge de la journée d'information sur le lancement, le 15 juin dernier, du «plan Delphine». Information de proximité, sécurité de proximité et gendarmerie de proximité. Le nouveau défi qui se pose en termes d'urgence à tous les corps de sécurité en Algérie est celui d'être réellement, et une bonne fois pour toutes, à l'écoute et aux côtés des citoyens.