L'or noir, une source financière aux mains du Daesh L'Etat islamique qui contrôle un territoire aussi vaste que le Royaume-Uni à cheval entre la Syrie et l'Irak a fait main basse sur des champs pétrolifères et des raffineries qui peuvent lui rapporter jusqu'à 3 millions de dollars par jour. L'argent est le nerf de la guerre. Cette formule n'a peut-être jamais autant mérité son nom tant elle est étalée au grand jour. Sous les feux de l'actualité. L'Etat islamique qui contrôle un territoire aussi vaste que le Royaume-Uni à cheval entre la Syrie et l'Irak a fait main basse sur des champs pétroliers et des raffineries qui peuvent lui rapporter jusqu'à 3 millions de dollars par jour. Jamais organisation islamiste terroriste n'a bénéficié d'un tel pactole pour atteindre son objectif: instaurer un califat. Soumettre des populations à leur idéologie par la violence, le viol, les enlèvements, la terreur, la décapitation des populations. Les Etats-Unis et leurs alliés ont décidé de leur couper l'herbe sous les pieds. D'assécher, de tarir cette source de financement. Une manne qui leur provient d'un trafic à grande échelle qui leur permet de négocier jusqu'à quelques 70 000 barils par jour écoulés entre 26 et 35 dollars le baril. Depuis mercredi dernier, les raffineries en Syrie sous la coupe de Daesh, sont la cible des bombardiers américains et de leurs alliés (Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis). Des frappes qui se sont intensifiées hier alors que la Grande-Bretagne est sur le point de se joindre à cette coalition. L'objectif détruire ce «sanctuaire de l'or noir» qui assure à cette organisation des revenus colossaux. «Le groupe djihadiste s'est emparé des champs pétrolifères et gaziers des provinces de Raqqa et de Deir Az-Zor, en Syrie. Il produirait 30.000 à 70.000 barils par jour, vendus de 26 à 35 dollars l'unité sur le marché local. Les acheteurs sont des hommes d'affaire turcs, libanais et irakiens qui détiennent des raffineries sur place.», rapporte le Wall Street Journal. «Les rançons des enlèvements constituent toujours une source de financement, mais elles ne représentent plus qu'une partie marginale de l'activité économique de Daesh» souligne par ailleurs le quotidien américain qui met en exergue le tarissement des sources de financement en provenance des pays du golfe Persique. Les raids des avions américains et de leurs alliés ont obligé les djihadistes de l'EI a stoppé le pompage de pétrole d'au moins six raffineries. Est-ce le signe du début de mise à mort d'une des organisations islamistes les plus barbares contre laquelle les nations civilisées se sont levées comme un seul homme? Le combat risque d'être plus long et ardu. Une victoire éclair contre Daesh est à écarter. Le plus dur reste à venir. L'Etat islamique qui a décidément les yeux plus gros que le ventre a déjà lorgné en direction des champs pétrolifères irakiens, veut mettre dans sa corbeille le baril de pétrole. Un gros lot. Une véritable mine d'or sur laquelle il a déjà lancé une sérieuse OPA. Après avoir pris le contrôle de Fallouja, de secteurs de Ramadi, à l'ouest de Baghdad, de Mossoul et de sa province, des secteurs des provinces de Kirkouk et de Salaheddine il s'est emparé de la ville de Dhoulouiya, à 90 km au nord de Baghdad pour faire cap sur la raffinerie de Baïji, à 200 km au nord de la capitale irakienne. Conséquences: «le Brent a ouvert en hausse, soutenu par les avancées des militants islamistes en Irak», notait Dorian Lucas le 19 juin 2014 analyste pour le cabinet Inenco spécialisé dans l'énergie. Il n'est pas exclu «qu'on assiste rapidement à une raréfaction de l'offre en provenance de la région au fur à mesure que les insurgés conquièrent les champs pétrolifères du sud du pays» avait prévenu Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. Quelles seraient les conséquences de cette spectaculaire «conquête»? «Dans ce scénario catastrophe, ce serait quasiment 11% des réserves prouvées de pétrole au niveau mondial qui passeraient sous le contrôle des islamistes» avait-il affirmé. Une arme de destruction massive qui permettrait à Daesh d'atteindre son but (l'instauration d'un califat), qui ferait exploser le marché pétrolier et bouleverserait la donne géopolitique au Moyen-Orient... Il faudrait pour cela vaincre les plus grandes puissances militaires de la planète...