«Les pouvoirs publics arrêteront toute importation d'insuline lorsque Saidal couvrira la demande nationale.» En s'expliquant sur la question portant cessation de toute importation de l'insuline, le ministre de la Santé Mourad Redjimi, a mis l'accent, hier au forum d'El Moudjahid, sur les différents aspects provoquant la prise de cette décision. Plus explicite que jamais, M.Redjimi a affirmé, répondant à l'insistance des journalistes, que la production de l'insuline algérienne concernera, «exclusivement», l'entreprise Saidal. En termes plus clairs, «les pouvoirs publics arrêteront toute importation d'insuline lorsque l'entreprise Saidal couvrira la demande algérienne». Selon le ministre, le produit de Saidal verra le jour dans 12 mois au maximum, et à ce moment-là il n'y aura que l'insuline algérienne qui sera disponible dans le pays, avant de souligner que le stock de l'entreprise Aventis, actuellement importatrice de ce médicament, est de 9 mois de couverture. Sur la question concernant la récente autorisation d'importation octroyée au laboratoire Novo-Nordisk, le ministre de la Santé a déclaré que précédemment «l'agrément a été accordé à Aldaf qui est une société composée de trois entreprises, à savoir Novo-Nordisk, Pierre-Fabre et Saidal.» Selon le ministre, la société en question «n'a pas répondu au cahier des charges qui devait fixer les conditions de production». Les pouvoirs publics ont dû, à l'époque, procédé au retrait de l'agrément. Quant à la tâche réservée à l'entreprise Novo-Nordisk, sachant que Saidal détiendra le monopole de production, celle-ci devra s'occuper, au terme d'un accord délivré par le département de M.Redjimi, à la mise sur pied d'une usine de médicaments anti-diabétique oraux. Un investissement qui, selon le ministre, vient compléter la prise en charge des diabétiques. S'agissant de la menace d'un retrait du marché par l'entreprise Aventis, le conférencier a nié la crédibilité de cette thèse qui n'est, selon lui, qu'une simple rumeur. Au contraire, «Aventis s'est engagée à accompagner Saidal pour la mise en place de son projet». Cette entreprise, a-t-il renchéri, a de «bonnes intentions d'investissement en Algérie». Interrogé sur la cessation d'enregistrement des médicaments qui, faut-il le dire, a été décidée depuis maintenant deux années, Mourad Redjimi a fait savoir que cette décision a été prise à la suite des dépassements signalés en matière de commercialisation des médicaments. Autrement dit, certains produits, explique le ministre, «sont vendus sans être soumis au contrôle et à l'examen des experts». A ce titre, «des sanctions des plus sévères seront prises dans les jours à venir». Cependant, a-t-il ajouté, l'enregistrement «doit se faire en toute honnêteté et conformément à une réglementation devant fixer les lois de commercialisation». Le ministre de la Santé s'est montré enfin «optimiste» quant à l'avancement des pourparlers avec les syndicats et à la prise en charge des doléances énoncées. Il a, à ce propos, remercié l'engagement des partenaires sociaux à accompagner les réformes engagées par son secteur.