«Importons utile!» dira M.Aoun qui croit qu'il ne peut y avoir de véritable politique de santé sans une production locale forte. Le P-DG de Saidal a qualifié de rumeurs infondées les informations ayant circulé à son sujet et le donnant comme ministre au prochain gouvernement. Ne voulant pas s'étaler sur la question, il a résumé sa réponse en une seule phrase: «Ce genre de rumeurs sont nuisibles». C'est ce qu'il a déclaré hier, lors d'une conférence-débat au forum du quotidien El Moudjahid, où un parterre de journalistes l'a sollicité pour en savoir plus sur la situation actuelle du groupe Saidal, notamment sa position sur le marché national du médicament, où des enjeux le placent parfois au centre de vives polémiques. Notamment la problématique de l'importation du médicament, la fabrication de l'insuline, les contrat passés avec certains groupes industriels ou le fameux dossier du générique sur lequel le patron de Saidal s'est longuement étalé. Avec son franc-parler, M.Aoun est revenu sur la «déclaration de Doha» qu'il a qualifiée «d'hypocrite» du fait qu'elle prive les producteurs arabes de médicaments. Un privilège dont profitent uniquement les pays détenteurs de licences. Il a ensuite rebondi sur la prochaine adhésion de notre pays à l'OMC, un horizon qui semble encore lointain pour M.Aoun, qui n'a pas manqué de préciser que l'adhésion de l'Algérie à cette instance ne compromettra en rien la fabrication du générique. Bien au contraire, puisque beaucoup de brevets tomberont dans le domaine public. «Nous continuerons à fabriquer les médicaments génériques pour peu que les pouvoirs publics prennent en charge nos doléances», dira-t-il. Non sans écorcher au passage un certain favoritisme au profit de «certains laboratoires étrangers». Pour dire ensuite que la seule manière de réduire la facture du médicament et de maîtriser son enveloppe est de produire de bons génériques dont les prix ne dépassent pas ceux des molécules princeps. M.Aoun a appelé à «se déterminer par une politique franche en la matière, en encourageant et la production et la consommation du générique». Les «génériques sont ceux de Saidal», poursuivra-t-il en appelant à une diversification des sources d'approvisionnement étrangères. Non sans appeler à la création d'une agence capable d'ordonner le marché du médicament à l'instar de ce qui se fait sous d'autres cieux, en France particulièrement l'Agence française de sécurité du médicament, un organe qui revêt à ses yeux une importance capitale. Rebondissant sur le projet insuline propre à Saidal, M.Aoun, a indiqué que la production de l'insuline est avant tout stratégique et atteindra son parfait équilibre dans les trois ans avenir. Le projet en est à 80% de son avancement. «Nous allons relever le défi et l'insuline sera produite en moins de seize mois», clamera-t-il. En 2010, Saidal en produira quatre millions de flacons et utilisera le même équipement rentrant dans son usinage à la production de produits injectables pour le traitement du cancer. Parlant de son entreprise, il lancera: «Le succès est au bout de l'effort» comme pour évoquer l'extrême endurance de son groupe qui a fini par le mener au succès d'aujourd'hui, un succès qu'il impute aux travailleurs de Saidal mais aussi à une solide organisation du travail. Quant à l'exportation, il a signifié qu'il est hors de question pour Saidal d'exporter à n'importe quel prix, en invitant à l'application du principe de la réciprocité dans ce volet bien précis. Il indiquera que Saidal qui a atteint plus de 104% de ses objectifs de vente, dispose actuellement d'un stock de régulation de 2 mois et demi de production. Par la suite, le patron de Saidal a fait part de son intention d'investir le médicament vétérinaire, pour lequel notre pays est encore dépendant à 95% de l'importation. A ce propos il arguera les parts achetées à l'Onab dans le projet Pfizer. M.Aoun a encore fustigé certains dépassements dans l'importation de médicaments tout en remémorant son combat pour un prix de référence à l'importation, seul salut pour les caisses de sécurité sociale. Saidal a été la première entreprise publique à ouvrir son capital en vendant des actions en Bourse ; la seule procédure suivie par le secteur étatique pour la cessation des parts est le fait de la société de gestion des participations de l'Etat, présidée par le chef du gouvernement.