Pour l'association Femmes algériennes revendiquant leur droit (Fard), la présence de la femme dans les institutions politiques du pays est le chemin le plus sûr vers sa promotion et l'aboutissement de tous ses droits. La promotion politique des femmes algériennes, comme moyen de faire aboutir les droits des femmes, avec la mise en avant du principe “égalitaire” entre homme et femme, tel est le débat et l'engagement que des associations féminines entendent mener aujourd'hui.Il en est ainsi de l'association Femmes algériennes revendiquant leur droit (Fard) d'Oran qui, jeudi, a organisé une table ronde sur ce thème avec la participation de juristes, de militantes et de représentants de la société civile. Saisissant l'occasion de la Journée internationale de la Déclaration des droits de l'homme et alors même qu'on s'apprête à renouveler une partie du Conseil de la nation, des militantes ont clairement revendiqué leur participation au sein des institutions élues. “À la veille du renouvellement du Conseil de la nation, nous revendiquons un accès des femmes au champ politique. L'article 31 bis pris par ordonnance a été une vente concomitante avec l'amendement du 3e mandat. Cela a faussé le débat”, fustige la présidente de Fard qui poursuit : “Nous voulons savoir aujourd'hui comment va se faire la mise sur pied de l'application de cet article ; va-t-on passer par une loi organique ou le système de quota, ou encore celui des sièges réservés ?” L'intervention de Me Chakour, qui a décortiqué plusieurs articles du code de la famille, notamment les amendements introduits en 2005, a balayé l'idée qu'il y avait eu à ce moment une avancée pour les droits des femmes. En effet, elle montre d'abord tout le flou et toutes les contradictions dans des dispositions que le législateur a introduites. Et de citer, par exemple, la question de l'attribution du logement à la femme au moment du divorce, mais qui reste soumise à des conditions que le mari sait parfaitement exploiter à son avantage. “L'ex-mari lui loue une pièce insalubre dans un quartier pauvre et difficile poussant ainsi la femme à la refuser, sachant bien qu'en tant que femme seule et divorcée, ce sont des conditions de vie inacceptables”, raconte ce juriste fort de son expérience. De même pour la présence d'un tuteur qui est exigé lors de la contraction du mariage. Rien n'est dit si cette présence du tuteur signifie en fait son autorisation préalable ou non, etc. Bien d'autres aspects ont encore été mis en avant par l'intervenante, qui finalement fait dire aux participantes que le nouveau code de la famille ne représente pas une avancée pour les femmes, mais un recul. Une autre intervenante évoque le cas d'une mère dont l'enfant gravement malade s'est vu refuser l'opération pour son fils parce qu'elle n'a pu produire d'autorisation paternelle ! Où encore ces cas de femmes qui, mariées seulement par la fatiha, ont vu leurs enfants déclarés illégitimes car conçus hors mariage. Pour la présidente de Fard qui gère au siège de l'association une cellule d'écoute avec la participation de juristes et de psychologues, plus de 50 cas sont suivis depuis le mois de juin de cette année. Conclusion : l'idée à défendre est “plus de participation politique pour mieux faire aboutir l'idée d'un code égalitaire”. Reste à savoir si ces femmes, une fois élues, sauront défendre d'une façon générale les droits des femmes ou se rangeront derrière l'idéologie partisane.