La commission juridique de la FAF ne peut laisser passer un acte aussi illégal. Au début de cette semaine, le président de la section football (on verra que la précision est de taille) de l'USM Blida, M.Mohamed Zahaf a demandé et obtenu d'être reçu par le président de la Ligue nationale de football, M. Mohamed Mecherara. L'objet de son audience tournait autour de la situation de deux joueurs du club qui auraient émis le souhait de le quitter et qui auraient obtenu gain de cause par l'entremise de son prédécesseur, M.Mohamed Zaïm. Il s'agit, vous vous en doutez, des joueurs Zmit et Maouche, le premier ayant opté pour le CRB et le second pour le MCA. Du reste, ces deux clubs ont déjà déposé leur dossier de qualification au siège de la LNF. La question qui se pose est : est-ce que M.Zaïm avait le droit de signer la lettre de libération de ces deux joueurs. La lecture des textes de référence fait ressortir que non. Mais nous sommes en Algérie et l'interprétation des textes qui régissent le football ne se fait pas de la manière la plus logique qui soit. Il y a quelques saisons de cela, la réglementation indiquait que la lettre de libération devait être signée par le président du club. Elle ne spécifiait pas de quel président il s'agit: celui qui part ou celui qui vient? C'est pourquoi en juillet 2000, sous la présidence de M.Omar Kezzal, on a apporté un correctif signalant que seul le président de mutation et de démission avait le droit de signer un tel document. Cela pour empêcher qu'un président sur le départ, ne puisse pratiquer la politique de la terre brûlée en léguant à son successeur un club vidé de la plupart de ses joueurs vedettes. Le texte est toujours en vigueur mais il a suffi de quelques années pour qu'on cherche à le remettre en question. Dans l'esprit du règlement, M.Zaïm n'avait pas le droit de signer les documents, d'autant qu'une instruction du ministère de la Jeunesse et des Sports donnait tout le mois de juin, aux clubs pour procéder à la tenue de leur AG ordinaire, puis à celle de leur AG élective. En allant un peu plus loin, on fera remarquer que M. Zaïm a signé les lettres de libération le 2 juin. Le 3 juin, l'AG ordinaire de la section a été tenue (le président n'y aurait pas assisté et se serait fait représenter par quelqu'un, semble-t-il). Toujours est-il qu'au soir de ce fameux 3 juin, M.Zaïm n'était plus président de section. Selon l'instruction du MJS, la suite devait être dévolue à une commission chargée de préparer l'AG élective et de collecter les candidatures. Or le 16 juin, M.Zaïm a légalisé les documents, qui sont d'ailleurs dans les bureaux de la LNF et le 17 juin, s'est tenue l'AG élective qui a consacré M.Zahaf. Il en ressort que les lettres que détient la LNF ne sont pas valables, puisque paraphées par quelqu'un qui n'était plus président de section. Un troisième argument plaide pour la non-reconnaissance de ces documents. L'article 73 des règlements généraux stipule que la lettre de libération légalisée, doit être signée par le président du club en exercice. C'est confirmé par les dispositions réglementaires arrêtées par le Bureau fédéral pour la saison 2004/2005. Il est donc précisé «président de club et non de section». L'USMB, en tant que club sportif amateur, a un président en la personne de M.Reda Zouad qui vient d'ailleurs d'être réélu. La loi et les impôts reconnaissent l'USMB en tant qu'association sportive et non en tant que section football. Comment la LNF pourrait-elle, dans ce cas, accepter la signature d'un responsable de cette section? En outre, les textes parlent bien de président de club et il serait dangereux de les interpréter à sa manière. Enfin, il y a lieu de parler finances. Zmit et Maouche qui doivent encore, respectivement, un et deux ans au club blidéen, ont-ils été libérés gratuitement? Il serait bon, au nom de la transparence, pour éviter toute équivoque, de préciser les modalités de ces transferts. Il s'agit tout de même d'un club omnisports, protégé par la loi 90-31 sur les associations et dont les intérêts ne doivent pas être bradés. L'affaire, nous dit-on, sera portée devant la commission juridique de la FAF que préside Me Rachid Bouabdallah. Ce dernier est connu comme étant quelqu'un qui joue franc jeu et qui ne tergiverse pas sur l'interprétation des textes. Zmit et Maouche sont loin d'être qualifiés respectivement au CRB et au MCA.