Paris et Berlin ont demandé à deux économistes, un Français et un Allemand, d'élaborer des propositions communes de mesures qui stimuleraient la croissance dans les deux pays, notamment en favorisant l'investissement, a annoncé lundi le ministère allemand de l'Economie. Les ministres de l'Economie, Emmanuel Macron et Sigmar Gabriel, ont "au cours d'une conversation bilatérale eu l'idée de propositions communes sur des réformes en France et en Allemagne", a expliqué lors d'un point de presse une porte-parole du ministère allemand. Les ministres ont confié à deux économistes, Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein, la mission d'élaborer ces propositions. Celles-ci doivent "permettre d'assurer une croissance durable" dans les deux pays, selon la porte-parole, et porteront notamment sur l'investissement, grand sujet du moment des discussions politiques européennes. M. Pisani-Ferry, qui a dirigé pendant plusieurs années l'institut Bruegel, est maintenant à la tête de France Stratégie (Commissariat général à la stratégie et à la prospective), un organisme de réflexion rattaché aux services du Premier ministre. M. Enderlein, qui a étudié entre autres en France, dirige l'institut Jacques Delors, créé cette année sous l'impulsion de l'ancien président de la Commission européenne, et enseigne à la Hertie School of Governance à Berlin. "L'Allemagne soutient la France dans la mesure de ses possibilités dans ses efforts pour mettre en oeuvre ses réformes", a expliqué le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert, et ces propositions communes "peuvent être un élément de ce soutien". Selon le site internet Spiegel Online, qui avait le premier évoqué l'initiative, Paris aurait commencé par réagir de manière réservée à l'idée de M. Gabriel, "par crainte de voir l'Allemagne faire la morale (à la France)", avant de finalement donner son accord. La situation économique de la France et le dérapage de son budget sont un sérieux motif d'inquiétude pour l'Allemagne. Berlin est en parallèle de plus en plus sous pression de la part de ses partenaires, Paris en tête, pour en faire plus de son côté pour relancer la machine économique européenne. Le sujet a joué un rôle important lors de la réunion d'automne du Fonds monétaire international à Washington samedi et dimanche.