Les cours du pétrole coté à New York reculaient à l'ouverture lundi, alors que plusieurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont laissé entendre qu'ils n'avaient pas l'intention de réduire leur production pour endiguer la baisse des cours. Vers 13H20 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre perdait 89 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et s'échangeait à 84,93 dollars. "On a reçu tout un tas d'informations en provenance des membres de l'Opep ce week-end semblant signaler qu'ils ont plutôt l'intention de défendre leur part de marché plutôt que les prix", a indiqué Matt Smith de Schneider Electric. Elément le plus important: "L'Arabie saoudite aurait dit en privé qu'elle était à l'aise avec un baril autour de 90 dollars, voire même 80 dollars", a souligné le spécialiste. Or ce pays étant le membre le plus important du cartel, qui pompe environ un tiers du pétrole mondial, "c'est lui qui en général fixe la tendance". Par ailleurs, "l'Irak a réduit ses prix en direction des clients asiatiques, suivant ainsi l'exemple de l'Arabie saoudite et de l'Iran", a ajouté Matt Smith. Le ministre koweïtien du Pétrole a également estimé dimanche que l'hiver pourrait favoriser la remontée des cours du pétrole, en baisse depuis plusieurs mois, mais que l'Opep ne parviendrait pas à inverser la tendance à court terme. Une réduction de la production de l'Opep "ne stimulera pas forcément les prix" du pétrole en raison de l'important rendement d'autres producteurs, notamment la Russie et les Etats-Unis, a souligné Ali al-Omair. Le cartel tiendra sa prochaine réunion ordinaire à Vienne le 27 novembre. Lors de leur dernière réunion en juin, ses membres avaient décidé de maintenir leur plafond de production à 30 millions de barils par jour, niveau auquel il est fixé depuis fin 2011. Tous ces éléments renforcent la tendance à la baisse qui domine le marché depuis plusieurs semaines alimentée, pêle-mêle, "par un ralentissement de la demande, la crainte d'une récession en Allemagne, un dollar plus fort, des doutes sur la croissance de la demande en Chine et la hausse continue de la production aux Etats-Unis", a rappelé Phil Flynn de Price Futures Group.