Le rassemblement pour la culture et la démocratie procède depuis hier à la formation de plusieurs centaines de jeunes en vue de les impliquer dans la transition démocratique, que le parti défend bec et ongles depuis plusieurs années. Réunis aux camps de toile de Souk El Thenine, ces militants auront l'occasion, à travers les différentes conférences et ateliers retenus à cet effet, de s'imprégner sur le combat pour cette transition démocratique chère au RCD «Le débrayage public des URS, bien que porteur de revendications socioprofessionnelles légitimes, exprime, on ne peut mieux, la déliquescence de l'Etat et l'ampleur de la crise et de l'impasse institutionnelle algérienne», a estimé hier le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, Mohcine Belabbas, dans son allocution d'ouverture de l'université d'été des jeunes du RCD. Devant les 600 jeunes militants venus de différentes wilayas du pays pour prendre part à cette rencontre placée sous le thème «La jeunesse engagée pour la transition démocratique», le président du RCD n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour qualifier les derniers événements «de précédents d'une extrême gravité», qui illustre, à ses yeux, «l'irresponsabilité et l'inconscience de l'ensemble des dirigeants des institutions, notamment celles en charge de la sécurité». Auparavant, le chef de fil du RCD est revenu sur la conjoncture dans laquelle, cette manifestation partisane est intervenue mettant en avant la commémoration du 60e anniversaire du déclenchement de la lutte armée pour l'indépendance le 1er Novembre 1954. Tout comme il y a 60 ans, «il est temps de rompre avec la culture de l'homme providentiel et laisser place à une nouvelle élite capable d'appréhender le futur et de penser un projet qui puisse remettre l'Algérie sur les rails du développement et du progrès». Brossant un tableau noir de la situation des institutions de l'Etat, Mohcine Belabbas révélera que tous «les indicateurs de perspectives sont des plus sombres». C'est pourquoi «l'Algérie a plus que jamais besoin de renouveau, dans les idées, les institutions, la gouvernance et les élites». Abordant le débat constitutionnel, le RCD estime que ce dernier ne saurait être «sans passer par le dialogue le plus large et le plus libre», qui sera confirmé par «un référendum populaire organisé par un organe indépendant de gestion des élections». «C'est la seule voie pour redonner à la Constitution sa légitimité et sa force», indique le président du RCD, mettant en exergue la nécessité d'aller vers une transition démocratique pour reconstruire le pays en profondeur à travers une large mobilisation de la société. Le RCD rejettera, encore une fois, une quelconque intervention de l'Armée dans le champ politique. A noter qu'au cours de cette manifestation, il a été également question des droits de l'homme à travers la conférence que devaient animer M.Sadat Fetta et Salah Denouz. Marie-Eve Biloreau, une Canadienne directrice de l'ONG NDI, développera la thématique de l'organisation de jeunes, en s'appuyant sur les expériences à travers le monde. «La diplomatie algérienne face à la nouvelle donne géopolitique» sera l'objet aujourd'hui d'une conférence de l'ex-ministre Abdelaziz Rahabi et Ahmed Adimi, enseignant à l'université. Quant à Slimane Medhar, il abordera la thématique de la violence sociale: vecteur du sous-développement. Plusieurs ateliers traiteront de différents thèmes dont la laïcité, la gestion organique, la technique de rédaction et de communication, l'Etat unitaire et régionaliste.