Une tribune pour débattre de la place que doit prendre le tifinagh Un colloque de deux jours sous l'égide du Haut Commissariat à l'amazighité consacré à la valorisation de tifinagh se tient depuis hier à Djanet. A Djanet, à l'amphithéâtre de l'Institut national de formation professionnelle se tient depuis samedi et jusqu'à hier un Colloque national intitulé «Tifinagh: une norme graphique à valoriser» qu'organise le Haut Commissariat à l'amazighité dans le cadre de son plan d'action 2014. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence des autorités locales accompagnées du chef de daïra de Djanet, représentant le wali d'Illizi, des élus locaux et des représentants de la société civile activant dans le domaine de la langue et la culture amazighes. Après la cérémonie protocolaire place à l'activité scientifique tracée par le HCA. Dans son allocution d'ouverture le secrétaire général du HCA M.Assad a rappelé les missions assignées à son institution, en matière de promotion et de développement de la langue et la culture amazighes. Ainsi, le HCA offre aux linguistes, aux anthropologues, aux praticiens, utilisateurs et acteurs de cette langue, la tribune et l'opportunité de débattre et de réfléchir à la place que doit occuper le tifinagh en l'état actuel des choses. C'est dire que cette rencontre répond à l'une des recommandations du Colloque international qui a été organisé par le HCA les 21 et 22 mars 2007 sur le thème «le libyco-berbère ou le tifinagh: de l'authenticité à l'usage pratique». Dans son intervention introduisant la problématique de ce colloque, M. Bilek Hamid a insisté sur la nécessité de débattre de la question objectivement tout en rappelant que «ce système d'écriture amazigh dit libyque ou tifinagh reste à ce jour énigmatique. Depuis la naissance de premières écritures à nos jours, l'évolution des systèmes graphiques a accompagné les différentes évolutions scientifiques, technologiques et littéraires de la société, selon ses besoins». Le choix des signes graphiques obéit en général à des objectifs et des finalités de la vie quotidienne, tout en impliquant et en guidant le passage de l'oral à l'écrit. Trois conférences ont été présentées par deux fervents défenseurs de la transcription en tifinagh, à savoir Benabderahmane Brahim qui a développé une conférence sous le thème «l'écriture tifinaghe et son évolution: pourquoi cette suffisance?» et Hamza Mohamed: «Le tifinagh, chronologie historique et enseignement du touareg». Quant au troisième intervenant, M.Hallouane Hacene, il a traité de la manière de la transcription sous le thème «comment transcrire tamazight?». Dans son exposé il a rappelé les définitions de la langue, de l'écriture et les différents systèmes de transcription en abordant au passage le problème lié à la ponctualité. A cet effet, pour répondre à la question posée, il a déclaré: «Les écritures ne sont pas définitives, parce que la langue évolue au contact des autres langues, elle acquiert les sonorités nouvelles. Le tifinagh est un héritage ancestral, dont l'usage fut confiné à des domaines restreints par une frange limitée des locuteurs de l'amazigh. Elle est de ce fait un médaillon porté fièrement par tous les usagers de la langue, mais est-il pour autant ce système de transcription, suffisamment riche, suffisamment pratique pour dire l'amazighité de demain?». Pour lui, il est préférable et souhaitable à la fois de rester sur la transcription majoritaire qui est le latin.