Pour le renouvellement de la flotille, le ministre a annoncé l'acquisition de... 2000 bateaux de pêche. Bien que jugé «positif» par le ministre de tutelle, le bilan du premier semestre 2004 du secteur de la pêche et de l'aquaculture demeure en deçà des potentialités réelles dont dispose l'Algérie. Beaucoup de projets ambitieux arrêtés il y a plus d'une année périclitent encore. Une situation de blocage que M.Smaïl Mimoun, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a promis de déverrouiller progressivement en relançant l'ensemble des projets qui sont à l'arrêt. C'était hier, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du regroupement des 21 directeurs de la pêche tenue au siège du ministère. Selon le ministre, tout est question de réactivation de la carte de la pêche approuvée par le conseil de gouvernement le 28 janvier de l'année en cours. Dans cette carte, une panoplie de projets y sont inscrits avec le concours des ministères des Finances, des Transports et de l'Enseignement supérieur ainsi que plusieurs bureaux d'étude étrangers. La priorité semble être accordée à l'aquaculture. Le désert national en sera le principal bénéficiaire. D'un ton sûr, Mimoun a soutenu que le citoyen du Sud consommera du poisson frais d'ici à août 2005, et ce, en réalisant une écloserie d'alevins à Ouargla. La tâche est confiée à un bureau d'étude espagnol. Aussi, ce bassin artificiel sera renforcé par une unité de transformation. Autre objectif autrement plus spectaculaire est sérieusement envisagé. Il s'agit de généraliser l'aquaculture dans les quatre coins du pays où «fleuriront toutes sortes de productions halieutiques». Sous l'éclairage d'un bureau d'étude allemand, à s'en tenir aux affirmations de Mimoun, autant de zones d'aquaculture seront créées. L'écrevisse, la carpe,...autant de richesses maritimes et océaniques qui inonderont, si la carte du département de Mimoun tient toutes ses promesses, les marchés nationaux. Pour le renouvellement de la flottille, le ministre a annoncé l'acquisition de 2000 bateaux de pêche, entre chalutiers et embarcation-petits métiers, «sophistiqués». Et de se targuer des «résultats» de cet équipement nouvellement importé : «L'augmentation halieutique a sensiblement augmenté ; et cela s'est positivement répercuté sur les prix où, par d'exemple, le coût d'un kilo au marché d'Annaba et de Ghazaouet à Tlemcen a chuté à 50 DA». Et malgré cela, la ration de consommation par citoyen est de 5,2 kg par an, un seuil éloquemment inférieur à la norme internationale établie par l'OMS (elle est de l'ordre de 6,2 kg). Une situation qui témoigne du niveau très bas de l'investissement qui handicape le secteur. La pêche reste un volet presque vierge dans le paysage économique national, même si Mimoun parle des «facilités bancaires» à qui veut investir. A cet effet également, il y a eu l'effacement des dettes de l'Entreprise nationale de la réparation navale afin de lui permettre de sauvegarder ses 500 postes d'emploi. Maintenant que l'élan recherché fait défaut, l'option de créer un fonds spécial affilié au ministère de la Pêche commence à prendre forme. Fait étrange : on «s'inquiète» de la préservation des ressources halieutiques alors que celles-ci sont timidement exploitées.