Pas moins de 8 préalables sont mis en avant par la structure que dirige le délégué Hakim Kacimi. La Cnmca (Coordination nationale du mouvement citoyen des archs), s'est réunie aux fins d'élaborer un appel en faveur d'une rencontre de «toutes les forces fidèles au mouvement citoyen en collaboration avec le chef du gouvernement pour dégager une stratégie globale à la hauteur des attentes des populations». La sortie semble intervenir à point nommé, partant du constat qu'Ouyahia avait déjà eu à signaler à maintes reprises que «la balle était désormais dans le camp du mouvement des archs», lequel avait pris sur lui d'interrompre unilatéralement le dialogue pouvoir-archs, second du nom, après avoir buté sur le huitième point de la plate-forme d'El Kseur portant officialisation de tamazight sans qu'il soit besoin d'aller vers un référendum. C'est donc dans le cadre de la relance de ce dialogue interrompu quelques semaines avant la présidentielle d'avril dernier que la Cnmca lance un appel pressant en faveur d'une «rencontre de tous les délégués authentiques et légitimes du mouvement citoyen». L'objectif recherché, tel qu'indiqué dans le communiqué transmis hier à notre rédaction, vise à concrétiser un plan de route très dense, résumé en huit points, tant sur le plan politique qu'organisationnel. Il s'agit en premier lieu de mettre en branle le processus de révocation de ceux que les délégués qualifient d'«indus-élus», conformément à l'accord protocolaire additionnel. L'on se souvient qu'Ouyahia avait donné son accord de principe, ce qui avait eu pour résultat de soulever la colère de nombreux partis et acteurs politiques à cause de la remise en cause d'une décision entérinée par le Conseil constitutionnel, mais aussi des risques encourus par l'unité nationale. C'est pour cette raison que la théorie la plus plausible, que certaines sources bien informées n'hésitent pas à accréditer, concourent à préciser que Bouteflika pourrait dissoudre l'APN avant terme pour organiser des législatives, lesquelles seront immédiatement suivies par des élections locales. Le calendrier ainsi mis en avant s'étalerait tout juste jusqu'au début de l'année prochaine. Pour ce qui est des points suivants, il s'agit essentiellement de «la libération des citoyens arrêtés à l'échelle nationale, celle des journalistes (en l'occurrence Mohamed Benchicou et Hafnaoui Amer Ghoul. Ndlr), le respect de la liberté d'expression, un plan d'urgence (économique) en faveur de la Kabylie...». Le mouvement, qui met en avant sa volonté de venir à bout de la crise, enregistre une concession notable en cessant de revendiquer l'officialisation immédiate de tamazight. De fait, le sixième point parle de l'engagement de l'Etat «pour promouvoir et développer tamazight dans toutes ses dimensions avec la participation des spécialistes pour faciliter progressivement l'usage national en vue de son officialisation...» Les deux derniers points, enfin, s'appesantissent sur les modalités pratiques et politiques de mise en application de l'intégralité des quinze points contenus dans la plate-forme d'El Kseur. Il est à rappeler, pour finir, que la Cnmca revendique des permanences au niveau des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Alger, Bordj Bou-Arréridj, Khenchela, Batna, Oum El Bouaghi, Biskra et M'sila.