Hakim Kacimi, a émis, hier, des signaux de bonne volonté pour relancer le processus de dialogue avec le gouvernement. Celui-ci, pour rappel, a été rompu suite à la non-satisfaction du point huit de la plate-forme d'El Kseur qui consiste en «l'officialisation de la langue amazighe sans avoir recours à la voix référendaire». Ainsi, dans une déclaration transmise à notre rédaction, les délégués de la Cnmca interpellent les pouvoirs publics pour remettre sur les rails et «dans l'immédiat» le processus de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. Il faut souligner que depuis l'arrêt des discussions avec le département d'Ahmed Ouyahia, la coordination de M.Kacimi qui s'est fait jour à la suite de son désaccord avec la Cadc, n'a cessé d'appeler à la reprise des conciliabules. Les deux parties ne sont pas parvenues encore à s'accorder sur la date de la nouvelle entrevue. De son côté, la chefferie du gouvernement, par la voix de M.Ouyahia, semble décidé de réengager le débat. Une thèse appuyée par la nécessité de régler la «crise kabyle» avec l'appui et la disponibilité de certaines parties à l'instar de la délégation de Hakim Kacimi. «Dans le souci de mettre fin à une crise qui n'a que trop duré, la Cnmca réitère sa disponibilité à concrétiser l'accord global pour la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El Kseur», a-t-on mentionné dans la missive. L'accord en question suppose, selon les rédacteurs du communiqué, la mise en place d'un «comité de suivi et d'application» en vue de garantir une prise en charge concrète du cahier des doléances élaboré en juin 2001 à El Kseur. Le gouvernement et la Cnmca s'apprêtent, éventuellement, à rouvrir le dossier, puisque la situation socio-économique «délétère» des régions touchées par les évènements du «Printemps noir» se dégrade jour après jour. Il s'avère, à ce propos, nécessaire «d'enclencher sans délai le plan d'urgence socio-économique pour ces régions afin de permettre aux populations de reprendre espoir». Evoquant «l'officialisation de tamazight», une revendication remise sur le tapis lors du dernier épisode du dialogue pouvoir-archs, et qui demeure jusqu'à l'heure actuelle sans prise en charge, la Cnmca estime que son développement et sa promotion constituent «une nécessité impérieuse pour faciliter progressivement son usage national en vue de son officialisation». Dans sa déclaration rédigée à l'issue de la réunion de travail tenue, jeudi dernier à Batna, et qui a regroupé 10 wilayas, M.Kacimi propose la tenue d'une rencontre nationale de citoyenneté afin «d'élaborer une charte des droits et devoirs du citoyen». Autour de celle-ci, ajoute-t-il, «convergeront toutes les énergies positives en patriotes du pays». La Coordination nationale du mouvement citoyen des archs a exigé enfin «la libération et l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre de tous les citoyens ayant dénoncé la hogra et l'impunité ainsi que la libération des journalistes incarcérés».